Accompagner les PME tunisiennes dans leur internationalisation n’est pas une mince affaire. Car ces PME souffrent depuis des années de carences en termes de capacités d’internationalisation et accumulent, de ce fait, un retard majeur sur les marchés mondiaux.
L’encouragement de l’internationalisation des PME est en marche aujourd’hui en vue d’atteindre un niveau de compétitivité suffisant pour pouvoir s’intégrer dans les chaînes de valeur à l’international et renforcer leurs échanges et interactions de leurs activités avec les IDE. La mondialisation peut ouvrir aux PME tunisiennes de nouveaux marchés et leur donner accès à des technologies, des compétences et des capitaux jusque-là hors de leur portée.
Des actions fondamentales, en coordination avec les acteurs privés, peuvent être mises en place afin d’accompagner les PME dans leur stratégie d’internationalisation et leur marketing international.
Selon l’étude élaborée par le ministère de l’Economie et de la Planification, les PME font face à de multiples contraintes internes et externes. A l’échelle nationale, les contraintes sont liées essentiellement à l’aggravation du déficit de la balance commerciale, la faible diversification des marchés à l’export, du taux de croissance économique et à la perception négative du contexte et manque de confiance dans les perspectives économiques.
En ce qui concerne les contraintes internationales, elles sont dues à l’exacerbation de la concurrence, au renchérissement des coûts des intrants importés et à la rupture des circuits d’approvisionnement et révision en cours des Chaînes des valeurs mondiales (CVM).
Néanmoins, les avantages et les opportunités ne manquent pas, puisque la Tunisie a à son actif une expérience reconnue de son secteur privé sur les marchés étrangers (y compris la diaspora tunisienne), des qualifications et des compétences reconnues des prestataires de service (santé, enseignement, génie civil, services liés aux entreprises…). Son expérience est riche également en matière de coopération triangulaire, sans oublier son fort potentiel des affaires sur les marchés algérien, libyen et africain.
En effet, l’étude a priorisé cinq secteurs porteurs dans 15 pays africains (dont 11 subsahariens) à fort potentiel pour les entreprises tunisiennes, à savoir : l’agroalimentaire, la santé, le bâtiment et travaux publics, les technologies de l’information et de la communication, et l’éducation et enseignement supérieur.
Par ailleurs, quatre axes ont été identifiés comportant 15 mesures transversales focalisées sur «la diplomatie économique et “branding” pays, l’accompagnement et appui à l’export, le financement et incitations et la Logistique et douanes».
Facilitation et soutien
L’étude a fait ressortir une batterie de recommandations visant le soutien des PME à l’internationalisation. Parmi ces mesures figure la mise en place d’un projet d’appui technique à l’internationalisation des entreprises tunisiennes en Afrique pour soutenir l’initiative innovante (Expertise France) couvrant : les formations pour les PME, l’accompagnement de consortiums d’entreprises (dirigées par des femmes, de triangulation Tunisie/France, start-up), les projets innovants, les groupements au niveau des régions de l’intérieur ou d’initiatives publiques ou public-privé. Ceci en se référant à la Vision Tunisie 2035 (Inclusion sociale, économie verte, économie du savoir…), au Programme national des réformes, à l’approbation des mesures d’urgence économique et aux actions engagées pour une nouvelle dynamique économique qui renferment le plan d’action d’amélioration du climat des affaires, les feuilles de route de l’investissement, l’adoption de la stratégie industrielle 2035 et des pactes de compétitivité, le nouveau Plan national de l’économie numérique et la consolidation de l’écosystème de l’innovation (Start up Act 2.0).
Des mesures de facilitation et de soutien à l’internationalisation des PME ont été fixées, aussi, visant en prime l’appui à l’export dont les mesures sont en cours d’implémentation. Ces mesures portent sur l’instauration du Label Made in Tunisia, la permanence des services portuaires, la digitalisation des procédures douanières et la mise à niveau des services portuaires et logistiques.
S’agissant du cadre juridique favorisant l’internationalisation des PME, des mesures ont été annoncées visant la conclusion de 54 Traités Bilatéraux d’Investissement (16 avec des pays africains), d’accords de non-double Imposition et l’adoption du protocole d’investissement de l’Accord Zlecaf.
Pour conclure, l’étude affiche le lancement de plusieurs projets pouvant contribuer à l’internationalisation des PME tels que la programmation de nouvelles liaisons aériennes et maritimes, le développement de l’intelligence économique, le redéploiement et renforcement de la présence des structures tunisiennes à l’étranger (ambassades, bureau d’intérêt, …), la révision par la BCT du Code des changes et l’accompagnement bancaire et les services d’assurance aux entreprises à l’international.