LA polémique qui a opposé, tout au long de la semaine écoulée, juristes, constitutionnalistes et politiciens de tous bords à propos de la possibilité de la vacance provisoire ou définitive du poste de président de la République et des implications qu’elle aura sur le report des élections législatives et la présidentielle prévues pour octobre et novembre 2019 aura eu le mérite, outre le fait de dévoiler plusieurs ambitions personnelles démesurées et de mettre à nu les agendas inavoués de certaines parties, de poser la question suivante : comment agir pour que nos institutions ne se trouvent plus, à l’avenir, à la merci des interprétations ou des lectures des uns et des autres, interventions, le plus souvent, motivées par des objectifs politiques dont la majorité des Tunisiens sont au fait de l’identité des bénéficiaires ?
Pour être encore plus clair, la crise qui a secoué le pays ces derniers jours aura eu pour conséquence de montrer qu’il reste beaucoup à faire, notamment aux plans de la crédibilité, de la transparence et de l’intégrité intellectuelle dont se prévalent les spécialistes autoproclamés éclaireurs de la lanterne des Tunisiens, de la voie à suivre et ayant la science infuse.
Ainsi, les avis contradictoires publiés ici et là, les déclarations se voulant scientifiques produites par certains spécialistes se présentant comme indépendants et au-dessus des ambitions personnelles et enfin les interventions ou allusions feutrées de nombre de politiciens au pouvoir ou dans l’opposition auront-ils contribué à semer encore plus le doute et la suspicion parmi les Tunisiens qui ne savent plus qui croire et pour quelle raison objective seront-ils tenus de privilégier la version ou la lecture d’un spécialiste aux dépens de son collègue ?
Et la suspicion et le doute qui ont plané ces derniers jours sur le paysage politique national vont se renforcer davantage et devenir plus pesants au cours de la semaine en cours à la faveur de deux importantes échéances que les Tunisiens attendent avec beaucoup d’appréhension.
Il s’agit, en effet, de la journée du 6 juillet prochain, jour prévu par le calendrier électoral mis en œuvre par l’Isie pour que le président de la République fasse publier au Jort le décret-loi convoquant les électeurs aux rendez-vous du 6 octobre 2019 (législatives) et 15 novembre 2019 (premier tour de l’élection présidentielle).
Mais avant d’y parvenir, la journée du 5 juillet sera-t-elle aussi déterminante puisqu’elle coïncide avec la signature, de nouveau par le chef de l’Etat, du renouvellement de l’état d’urgence pour un mois de plus ?