Il est clair que la Télévision nationale cherche n’importe quelle raison pour ne pas diffuser les matches du championnat. C’est ce qu’on peut comprendre de l’énième blocage survenu entre le bureau fédéral et la télévision. Après que la FTF, sous le coup de la pression externe et des reproches de l’opinion sportive, a accepté de réduire le tarif du «package» du championnat (autour de 3 millions de dinars), contre la volonté de maints clubs, voilà que les négociations sont bloquées de nouveau. La Télévision veut que ce tarif réduit et vraiment abordable concerne 3 saisons, alors que la FTF veut que le contrat à ce tarif aille jusqu’à la fin de la saison. Résultat : encore un énième hic et probablement pas d’images du championnat sur le service public. Cela ne peut qu’être frustrant, surtout quant à l’étrange position de la Télévision nationale qui veut, semble-t-il, passer les matches sans contrepartie ou contre une somme modeste. Pourquoi avoir refusé la main tendue de la FTF, et pourquoi cette insistance à se compliquer l’existence. Pour un championnat pas très alléchant, côté contenu et côté forme, il y a toujours un public qui aime regarder les matches de son équipe. Le marché est là, il est même important, et la chaîne qatarie «Al Kass» ne peut transmettre plus d’un match par jour. On ne sait pas pourquoi les responsables de la télévision publique s’entêtent et se montrent aussi intransigeants. Ils ont du matériel, ils ont toute la logistique, ils ont les journalistes et les reporters, ils ont également l’expérience et la légitimité historique. Mais ils sont en passe de boycotter une seconde saison de championnat. Finalement, veulent-ils passer les matches gratuitement, et mettre à la poche les revenus publicitaires? Parce que c’est à la télévision de promouvoir son produit et de chercher des annonceurs et des sponsors de programmes sportifs, et c’est à elle de payer les clubs pour pouvoir passer les matches. Cela fait un bout de temps que notre télévision «boude» le championnat et cela a laissé un grand vide pour tout le monde. Et on a l’impression qu’il y a une «louche» nonchalance du côté de la Télévision tunisienne qui ne veut fournir aucun effort et qui vit encore avec la mentalité de la gratuité. Il y a un prix à payer et des coûts à supporter et des revenus à créer et encaisser. C’est ce que la Télévision nationale ne veut pas admettre hélas.