Plan triennal de développement 2023-2025 | Accélérer la transition

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Le nouveau projet du plan  de développement 2023-2025, dont la conception a été confiée à une pléiade d’experts et acteurs exerçant dans différents domaines, constitue une référence essentielle en matière de développement puisqu’il définit les choix stratégiques et les mécanismes de fonctionnement à adopter pour répondre aux aspirations des citoyens en premier lieu. Il devait par ailleurs pallier les insuffisances dont souffrait l’ancien modèle de développement. Sa conception a également tenu compte des mutations nationales et mondiales qui se dessinent à horizon 2035, afin d’intégrer les risques et les opportunités qui en découlent.

Dans l’ensemble, les mutations à venir laissent entrevoir un monde plus complexe et incertain, un monde fonctionnant de plus en plus en réseau, avec comme corollaire la diffusion rapide des crises tant économiques et financières que sanitaires. Ces mutations appellent, dès lors, des modes de gouvernance rénovés alliant agilité et anticipation des risques.

Projet fédérateur

Le nouveau plan proposé se décline en plusieurs composantes interdépendantes et complémentaires, qui forment dans leur ensemble un système cohérent et intégré, susceptible d’accélérer la transition de la Tunisie vers un nouvel équilibre créateur de davantage de richesse matérielle et immatérielle. C’est l’ambition qui définit le cap, anime et mobilise tous les acteurs autour d’un projet collectif, fédérateur et d’objectifs clairs et réalisables.

Le projet se veut un référentiel de développement, élément central et transformationnel du nouveau modèle, fondé sur une nouvelle démarche organisationnelle autour des choix et des orientations stratégiques fixés pour atteindre l’ambition souhaitée, dans les domaines de l’économie, du capital humain, de l’inclusion, et du développement territorial.

Le plan de développement 2023/2025 comporte l’ensemble de priorités, de politiques et de programmes de développement sectoriels et régionaux, et ce, dans le cadre des orientations de la vision stratégique de la Tunisie à l’horizon 2035 et le programme national de réformes structurelles pour la prochaine période.

Le plan en question porte également sur les projets prioritaires d’investissement public proposés aux niveaux régional et sectoriel. Il s’est basé essentiellement sur des axes qui tiennent compte notamment de la conjoncture internationale et régionale et des équilibres globaux, dont les réformes envisagées pour la période 2023-2025 et l’instauration des fondements de l’incitation à l’entrepreneuriat et à l’investissement privé.

Il vise aussi l’amélioration du climat d’affaires, outre la concrétisation du partenariat Public/Privé, le développement du capital humain, le renforcement de l’intégration sociale, l’appui aux efforts de développement régional et l’impulsion de l’économie du savoir et de l’économie verte, outre l’aménagement urbain.

Il est à noter que l’élaboration de ce projet a été lancé, au début de l’année 2022, par le ministère de l’Économie et de la Planification en collaboration avec tous les ministères et les structures publiques aux niveaux central et régional et avec la participation de représentants d’organisations nationales, d’organismes, de la société civile et d’experts. 

Le plan de développement 2023/2025 intervient dans une conjoncture délicate que traverse la Tunisie sur les plans économique, financier et social, et qui s’est intensifiée à cause des crises mondiales récurrentes survenues ces dernières années, dont la pandémie du Covid-19, puis le déclenchement de la guerre russo-ukrainienne, et leurs répercussions sur la croissance et les finances publiques, lesquels posent des défis et des enjeux majeurs, notamment au niveau de la relance de l’activité économique et des investissements, la création de nouvelles opportunités d’emploi et le renforcement des acquis sociaux.

A travers  ce plan, le gouvernement mise sur les investissements du secteur privé, une nette reprise de la production des phosphates, et une agriculture plus « verte ». Ce plan « privilégie un nouveau modèle de développement» pour rétablir les équilibres économiques et lutter contre la pauvreté, qui touche 20 % de la population, précise le ministre de l’Economie et de la Planification, Samir Saïed.

Investissements conséquents

Dans sa nouvelle stratégie 2023-2025, le gouvernement prévoit une baisse du taux de chômage à 14 % en 2025 contre 15 % en 2022 et table sur une croissance de 2,1 % en 2023 contre 1,8 % en 2022.

Des investissements publics conséquents moyennant 12,3 milliards de dollars qui seront mobilisés pour le plan triennal 2023-2025. En effet, une augmentation de 60% des investissements du secteur privé est prévue au cours des trois prochaines années. Cette augmentation demeure tributaire de l’amélioration du climat des affaires. Une bonne partie des investissements seront orientés vers le secteur industriel, dont la part dans l’économie doit passer de 15 % du PIB en 2022 à 18 % en 2025, avec une hausse prévue des exportations de 12 à 18 milliards de dollars annuels, a indiqué la ministre de l’Industrie, Neila Gonji.

Le plan de développement prévoit également une augmentation de la production de phosphates  qui devrait passer à 5,6 Mt en 2023 contre 3,7 MT en 2022, avant un doublement à 12 Mt en 2025.

Pour promouvoir une agriculture « plus verte », les autorités encourageront l’innovation, via des start-up spécialisées dans le recyclage de l’eau et la lutte contre la sécheresse, qui sévit notamment dans le Centre et le Sud du pays. Le gouvernement parie aussi sur la transition énergétique en autorisant l’exploitation de terrains agricoles pour produire de l’électricité à partir de sources renouvelables (solaire, éolien).

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