Nombre de partis affûtent leurs armes, se donnant rendez-vous à Tunis et ailleurs. Et les campagnes facebookiennes pleuvent, alertant sur un large élan d’insurrection.
Aujourd’hui, c’est la fête de la révolution. Le 14 janvier 2011 était un grand jour, où tout le peuple se dressa comme un seul homme contre un régime autoritaire qui n’avait pas osé changer la donne. Ce régime, qui n’avait pas su écouter, a fini par s’écrouler comme un château de cartes. Et le suivant, décrété sous l’emprise d’un islam politique improvisé et opportuniste, a fait traîner tous nos rêves et ambitions et pris nos biens communs pour un butin de guerre. Tout fut biaisé, au nom d’une prétendue transition démocratique trompel’œil. Dix ans durant, on s’est bercés d’illusions et de promesses…
Retour à la case départ
Et cette mascarade partisane insensée a continué, sans vergogne, jusqu’à ses derniers jours, à la veille du 25 juillet 2021, date où l’on avait tous sifflé la fin de la récréation et tourné la page d’une décennie noire. Le Président Kaïs Saïed avait, alors, pris les choses en main, suite à un coup d’éclat qu’on a cru qu’il allait sortir le pays de sa crise. Mais, en vain ! L’on continue depuis à vivre dans un état d’exception que l’on n’a jamais imaginé y arriver. Le provisoire qui dure, pour ainsi dire ! Aujourd’hui, 12 ans après, a-t-on raison de célébrer la fameuse révolution ? Pire, on se retrouve à la case départ, réclamant ce qu’on avait demandé autrefois. Soit dignité, liberté et emploi, des revendication qui auraient dû être un droit acquis. Autant dire, que reste-t-il encore d’une telle révolution mise à mal, voire confisquée? De quoi se félicitet-on encore? Un fiasco sur tous les plans ! Notre économie a subi un échec cuisant et la société tout entière peine à trouver son compte. Cherté de la vie, pénuries récurrentes, pouvoir d’achat littéralement érodé par une flambée des prix incontrôlable, spéculation, contrebande au grand jour, l’étau se resserre autour du pauvre consommateur.
Passage en force ?!
Du reste, le citoyen lambda ne croit plus en l’avenir. Grande déception ! Ironie du sort, ceux qui nous ont mal gouvernés et détruit tout sur leur passage sont venus de loin nous présenter, soidisant, leur plan « B » du salut et des solutions. Sans scrupule ! Peut-on les croire encore? Et pourtant, ils tiennent bon, se voulant nouveaux précurseurs, faiseurs de la paix et bâtisseurs de l’Etat de droit et des institutions. L’opposition remue ciel et terre pour se refaire une virginité et avoir un pied dans les rouages de l’Etat. Elle tente de rentrer dans la course, cajolant, de nouveau, une population appauvrie, lésée et fragilisée. Aujourd’hui, ces charlatans, tous camps confondus, vont manifester à Tunis et certainement dans les régions, en signe de protestation contre Saïed et ses partisans. Ils voudraient le pousser à leur céder la voie. Quitte à procéder à un passage en force, se faisant ainsi les chantres d’une «démocratie nouvelle» censée consacrer l’intérêt supérieur de la Tunisie. Une démocratie à leur guise ! Pour y arriver, tous les moyens et les coalitions contre nature sont bons. Une vraie fausse note.
Protestataires se donnent rendez-vous
Aujourd’hui, personne, semblet-il, ne serait laissé de côté. Il y a si peu de temps, les communiqués sur la participation à des marches de protestation fusaient de part et d’autre. Nombre de partis affûtent leurs armes et se donnent rendezvous. Et les campagnes facebookiennes pleuvent, alertant sur un large élan d’insurrection. Sur les réseaux sociaux, on a l’impression de ressentir un certain calme précaire, tel que celui précédant la tempête. Voire une vaste campagne de haine et de provocation visant à déstabiliser le pays. Car la bonne décision se prend à froid. En temps de crise, seule la voix de la raison l’emporte sur tout autre considération…