La nécessité de renforcer l’effectif arbitral est devenue une obligation vitale.
Ça n’arrive pas qu’aux autres : à l’instar de quasiment tous les sports, le handball tunisien vit aujourd’hui sa propre crise d’arbitrage. Tel un malade alité, il attend dans l’anxiété qu’une dose d’immunité lui soit administrée pour espérer se remettre debout. En effet, il ne passe presque pas un week-end sans nous «gratifier» d’une vague de protestations ciblant les arbitres, si insignifiantes soient les fautes d’appréciation qu’ils commettent. Les sages savent pertinemment qu’aucun referee au monde n’est à l’abri de la faute. Chez nous, c’est non, si on perd, c’est l’homme au sifflet, et pas autre chose, qui en est la cause. Un bouc émissaire, par excellence !
Cela, on y est habitué depuis belle lurette, bien qu’il ait pris, sous l’effet de l’invasion foudroyante de Facebook, des proportions de plus en plus alarmantes.
L’urgence d’une réforme
Le problème, le vrai, est plutôt d’ordre quantitatif. C’est d’autant plus vrai que la Fthb souffre, à l’heure actuelle, d’une inquiétante pénurie d’arbitres qui ne va pas de pair avec le nombre de clubs, de licenciés et donc de matchs. Une pénurie qui se fait lourdement ressentir dans presque tous les championnats, tous catégories et sexes confondus. Le mal est encore plus profond dans les compétitions des jeunes (filles et garçons) où trois arbitres désignés sur quatre préfèrent.. rester à la maison ! D’où l’obligation de voir les responsables des ligues recourir, in extremis, aux deux solutions suivantes : ou «prier» un arbitre de siffler plus d’une rencontre par journée, ou alors demander aux deux équipes de choisir entre eux l’un de leurs accompagnateurs pour diriger le match !
Cette triste réalité, qui ne cesse de susciter la grogne des clubs, semble, heureusement, commencer à perdre du lest face à la prise de conscience qui s’est emparée, ces jours-ci, de la fédération dont la DNA (direction nationale de l’arbitrage) vient de prendre une batterie de mesures dans le cadre d’une réforme de sauvetage. Celle-ci vise deux objectifs, à savoir le recrutement de jeunes arbitres et l’intensification des stages de formation et de recyclage. L’entame de cette nouvelle expérience peut être qualifiée de prometteuse, plus d’une centaine de candidats-arbitres ayant été, jusqu’à présent, recrutés au niveau des ligues et devenus désormais opérationnels, après avoir pris part à plusieurs tests suivis de stages. Et c’est très bien. Reste maintenant le volet financier qui décidera, à notre avis, de la réussite ou de l’échec de cette bonne démarche, étant donné que la fédération, déjà engluée dans une grave crise financière, sera appelée à dénicher coûte que coûte les ressources nécessaires pour que les nouvelles recrues ne prennent pas la.. poudre d’escampette! Et dire que les arriérés des primes des arbitres, vieux de plusieurs mois, n’ont pas encore été, à nos jours, régularisés.