Y a-t-il de la chance en sport et plus exactement dans la performance sportive? La question peut paraître «naïve» et même déplacée pour ceux qui croient dur comme fer que les performances sont le fruit du travail, de la supériorité technique, de la régularité, bref de tous ces facteurs scientifiques, mesurables et contrôlables. Mais voyons aussi ce qui se passe en sport, et écoutons de grands champions sportifs parler de la chance. Ils espèrent être chanceux, et plein d’entre eux dénoncent la malchance pour expliquer, en partie, pourquoi ils n’ont pas réussi. La chance, ou cet ensemble de facteurs et événements aléatoires et incontrôlables qui influencent de près une performance donnée, existe bel et bien que l’on soit cartésien ou superstitieux. C’est cette reconnaissance pour une équipe ou un athlète, que des détails ou un concours de circonstances favorable ou défavorable peuvent agir sur le résultat. A partir de là, on admet et on reste prédisposé consciemment ou inconsciemment à dépendre, en partie, d’une force externe, d’un facteur aléatoire qui vous amène à gagner. Est-ce logique surtout pour le haut niveau ? Certains grands entraîneurs tels que Cruyff croient en cette chance qui sourit et qu’on peut provoquer, ou en cette malchance qui frappe.
Donc, on a des équipes chanceuses, d’autres maudites (le PSG en Ligue des champions), des entraîneurs chanceux qui profitent du concours du destin qui les a mis avec de grands dirigeants et joueurs pour se faire un nom (plein d’entraîneurs tunisiens le sont sans doute et doivent à cette chance toute l’aura qui les entoure), et aussi des joueurs et des athlètes qui ont la réussite, qui ramène de leur côté «l’effet» des détails qui échappait au contrôle dans un match ou une compétition. Parfois, un ballon qui heurte le poteau et qui entre ou qui sort, un penalty raté, un blocage surprenant, une blessure brusque peuvent changer le cours d’un club, d’un joueur ou d’un entraîneur. La question de la chance comme variable aléatoire (donc qui peut être modélisée et étudiée d’un point de vue statistique) reste intéressante à examiner, mais cela n’empêche que le talent, le mental, la préparation, l’intelligence restent les premiers facteurs de performance.