Les consommateurs ont-ils raison de désenchanter ? Oui. Se trouver toujours au cœur d’un véritable tourbillon à cause de la hausse des prix des produits de première nécessité exige impérativement l’intensification des systèmes d’alerte et de contrôle. Il y a malheureusement des augmentations que rien ne justifie, et la majorité des citoyens sont dans l’attente de mesures concrètes de stabilisation des prix qui soient appliquées à la lettre. Les prix des légumes, des fruits, des viandes et des produits frais dépassent tous les records. Ils sont toujours chers et restent hors de portée pour beaucoup de citoyens aux revenus faibles, durement touchés par l’envolée des prix. Désormais, il n’y a aucune réduction des prix alléchante qui puisse satisfaire les consommateurs. Seuls les produits et les denrées alimentaires subventionnées sont épargnés par ces augmentations.
Il faut dire que l’inflation n’est plus maîtrisée (10,4% au mois de février dernier), d’où la progression des prix à la consommation de 0,5% après 0,8% au mois de janvier. Cette augmentation est principalement liée à la hausse des prix des produits alimentaires de 2,6%. Cela accroît les risques de ralentissement de la croissance économique et se traduira probablement par une aggravation des pressions inflationnistes et une augmentation considérable des dépenses publiques.
L’effet inflationniste n’est pas sans conséquence. Avec la détérioration du pouvoir d’achat des citoyens, les économistes relèvent la nécessité de maintenir, en cette conjoncture économique difficile, les soutiens des prix par l’Etat ainsi que l’ensemble des transferts sociaux afin de préserver la cohésion sociale dans le pays.
Les citoyens sont durement impactés par la cherté de la vie. Tous les prix ont pris l’ascenseur. La situation devient, pour bon nombre, de plus en plus intenable, particulièrement pour les ménages les plus démunis. Comment contenir alors cette hausse des prix et préserver le pouvoir d’achat du citoyen ?
Il va falloir que l’exécutif réagisse autrement en mettant en place des dispositifs plus impactants, susceptibles de soulager les finances des ménages. Une remise à plat de cette question centrale (inflation / hausse des prix) est inéluctable aujourd’hui. A l’instar du reste du monde, la Tunisie fait face à une crise du coût de la vie du fait de facteurs endogènes (macroéconomiques, structurels et naturels) et de facteurs exogènes (inflation mondiale et chocs externes énergétiques et alimentaires). Pour saisir cette question, faut-il examiner les données, les déterminants et discuter des grands axes des réformes pour maîtriser l’inflation.