L’ouverture occasionnelle de points de vente du «producteur au consommateur» n’est pas en mesure de résoudre l’épineuse question des prix. La vraie solution résiderait dans l’instauration permanente d’un réseau à travers tout le pays de façon à répondre à toutes les demandes et évincer ainsi les intermédiaires de ce circuit.
La flambée des prix à laquelle nous assistons tous, impuissants, ne va pas s’arrêter de sitôt. Les différents intervenants se sont, déjà, habitués au rythme et aux diverses pratiques pour imposer leur politique commerciale et leurs règles du jeu. Aussi, voit-on que rien ne peut échapper au nouveau système en vigueur. Il est tellement bien rodé que personne ne peut évoluer en dehors de ses limites.
Dissuader les profiteurs
Donc, il est normal que les prix continuent d’augmenter sans cesse. Il n’est pas envisageable qu’ils puissent baisser. La règle de ce qu’on appelle l’offre et la demande n’a qu’un faible effet.
On le constate au niveau des prix des produits de saison. C’est le cas des agrumes, par exemple. Leurs prix n’ont jamais baissé. Ils sont, toujours, en hausse. D’après les mercuriales du marché de gros de Bir Kassaâ, on note que les clémentines se vendaient autour de 2 dinars le kg alors qu’aujourd’hui elles en valent presque le double. Même chose pour les maltaises qui se vendent, aujourd’hui, à plus de 2 D le kg (au niveau du marché de gros) alors que leurs prix tournaient autour de 800 et 840 millimes l’année dernière. La même remarque est valable pour les oignons dont les prix se situent entre 1.100 et 1.200 millimes contre presque la moitié en 2022.
Quant à la mesure qui fixe un plafond à certains produits comme les bananes ou les pommes, elle n’est d’aucune importance étant donné qu’elle ne contribue en rien dans l’amélioration du pouvoir d’achat des consommateurs. Ces derniers ont, plutôt, besoin de décisions plus concrètes à même de dissuader les profiteurs.
Jusqu’à présent et malgré tous les efforts déployés par les services de contrôle économique l’impact sur le terrain n’est pas vraiment palpable. C’est vrai que les 4 œufs sont, globalement, vendus à 1.480 millimes et que la viande de volaille ne dépasse pas les 8.500 millimes le kg, mais pour la plupart des autres produits, la dérive est totale. Sans parler, bien sûr, de l’absence absolue de l’huile subventionnée, de la raréfaction du sucre ou du café, de la difficulté quotidienne à se procurer le lait, etc.
Couvrir tout le territoire
En fait, les commerçants, toutes spécialités confondues, savent, désormais, composer avec les données qui existent. Ils savent pertinemment quand il faut observer le niveau des prix, quand les afficher ou enlever les plaques, à qui vendre ou non…
Tout un ensemble de pratiques est aujourd’hui à la mode. Il y a des prix au moment du passage des services de contrôle et des prix en dehors de ces moments.
Le lancement de plus d’une vingtaine de points de vente a montré qu’il est possible de maîtriser les hausses des prix et de les maintenir à un niveau raisonnable. Toutefois, le nombre de ces points de vente n’est pas suffisant puisqu’ils ne couvrent pas la totalité du territoire et ne sont pas bien répartis dans les quartiers de manière à proposer une marchandise à bon prix au maximum de clients. Cette option a, peut-être, le mérite de jouer le rôle de modérateur et de référence.
En pensant à développer ce réseau en le généralisant dans les endroits où il y a une forte concentration démographique on ne peut que renforcer leur fonction sociale et économique.
En faire un réseau stable et permanent et bien structuré pourrait changer les données de façon fondamentale. Avec la contribution effective de l’Union des agriculteurs et l’implication de l’Office des terres domaniales, il sera possible d’avoir une nouvelle approche économique. Ne voyons-nous pas la multiplication de ces espaces commerciaux dans tous les quartiers à tel point que nous pouvons en compter plusieurs dans un périmètre réduit ? Pourquoi n’y aurait-il pas le même rythme d’expansion d’une chaîne de magasins spécialisés dans le commerce des produits agricoles issus directement des fermes ou des agro-combinats de l’Otd ?
En fin de compte, il ne faudrait pas minimiser les répercussions d’une telle option sur les différentes couches sociales et sur la bourse du citoyen. Sur un autre plan, il est utilex de se baser sur l’intervention régulière, sur le terrain, de ces organisations de défense et d’assistance des consommateurs. Ceci en mettant à leur disposition tous les moyens juridiques nécessaires.
En outre, il faut trouver des moyens plus simples et plus souples pour permettre à ce même consommateur de communiquer avec ces parties ou avec les autorités en cas de problèmes.
Ce qui existe, aujourd’hui, n’est pas suffisant.