Ce tournoi est désormais baptisé au nom du défunt. Un vibrant hommage amplement mérité.
Oublié dans son pays, estimé et reconnu à l’étranger, c’est bien le cas de l’ex-président de la Fthb, feu Rafik Khouaja, dont le nom a été donné pour l’éternité au championnat méditerranéen qui se déroulera du 23 au 30 avril prochain en Tunisie (salles de Nabeul et Béni Khiar). La décision a été entérinée, avant-hier, par le bureau exécutif de la Confédération méditerranéenne de handball, suite à une proposition émanant de notre fédération. Une décision à saluer, le cher regretté ayant largement contribué à la création de cette confédération, dont il fut successivement trésorier et vice-président qui lui a tout donné.
Ingratitude !
Si ce vibrant hommage nous comble de fierté, pour avoir renforcé le rayonnement de la Tunisie à l’international, il n’en demeure pas moins vrai qu’il laisse le verre à moitié vide. Vous savez pourquoi ? Tout simplement, parce que nous, tunisiens, n’avons pratiquement rien fait pour manifester, au moins, une petite marque de reconnaissance à l’égard du disparu. En effet, à nos jours et six ans après son décès, aucune salle dans nos murs ne porte son nom. Aucun tournoi amical, même pas sur le plan régional, n’a été monté. Aucune cérémonie pour commémorer sa disparition et rafraîchir la mémoire de ceux qui l’ont, hélas, oublié. Le comble de l’ingratitude, quoi ! Et pourtant, tous les fans de ce sport sont unanimes à reconnaître que ce qu’a fait Rafik Khouaja d’abord à sa ville natale (Mahdia), ensuite au handball tunisien, n’a pas son pareil.. Dénombrer toutes ses réalisations exige la rédaction d’un livre. Mais, contentons-nous de deux de ses exploits les plus retentissants, à savoir l’accession au poste tant enviable de premier vice-président de la Confédération africaine de handball (Cahb) et sa contribution déterminante et décisive à l’élection de la Tunisie pour l’organisation du championnat du monde 2005. Chasseur inégalable de sponsors, homme de défis et beau parleur de six langues étrangères, il avait fait de la fédération une puissance financière et un solide partenaire des fédérations européennes, africaines, arabes et régionales. La réputation internationale qu’il s’est forgée a ouvert la porte des instances étrangères à nos autres responsables et arbitres de handball. Au point qu’il a commencé à voir plus loin, plus grand et plus haut, en décidant courageusement de briguer le poste du pourtant puissant et inoxydable patron de l’instance suprême du handball dans le monde, en l’occurrence Hassen Moustafa, président de la Fédération internationale de handball (IHF). Mal lui en prit, car il sera trahi, ici même, par les siens, sur… ordre politique qui s’avérera absolument absurde et ridicule !
Depuis, cet homme disparut, la mort dans l’âme, de la circulation, laissant un vide qu’on mettra peut-être une éternité pour combler.