Il est important que tous les intervenants dans le secteur des viandes rouges aboutissent à un accord pour une vision claire régissant le secteur, a indiqué le Directeur de l’unité de production animale au sein de l’Union tunisienne de l’agriculture et de la pêche (Utap), Mnaouer Sghaier, soulignant que l’Etat doit jouer pleinement son rôle à cet effet.
Intervenant lors d’un débat organisé par l’Iace, sur les solutions plausibles à même de résoudre les problèmes de la filière, Sghaier a indiqué que les éleveurs des ovins et des bovins font face à plusieurs difficultés.
Production en régression
Il a précisé que la production de viande ovine enregistre une régression, à cause de la baisse du nombre de bergers et des pâturages, ainsi que la prolifération des problèmes de vol, en plus de la hausse du coût de production, d’autant plus qu’un kilogramme de viande coûte à l’agriculteur près de 35 dinars. En dessous de ce prix (35 dinars), l’agriculteur vend à perte, a-t-il indiqué.
Pour Sghaier, cette situation a conduit les éleveurs des ovins et des bovins à renoncer à cette activité, se contentant d’un nombre limité de cheptel. Il a également mis l’accent sur la régression du nombre des cheptels ( ovins et bovins), appelant à promouvoir l’investissement dans ce domaine à travers l’application de la loi et l’organisation de la profession pour tous les intervenants. A cet égard, il a mis l’accent sur l’importance de mettre en place une vision commune entre l’Etat et les acteurs du secteur, laquelle identifie la quantité de consommation et les problèmes sanitaires du cheptel.
De son côté, le PDG de la société Ellouhoum, Tarek Ben Jazia, a précisé que le problème des viandes rouges est expliqué par la filière des fourrages, soulignant l’absence de marchés de bétails et d’abattoirs organisés, faisant remarquer que seuls deux abattoirs respectent les conditions sanitaires.
Selon lui, la consommation annuelle des viandes rouges est estimée à près de 130 mille tonnes par an alors que la production est de 127 mille tonnes. A cet égard, Ben Jazia a mis l’accent sur les problèmes structurels relatifs à la fourniture du cheptel et sur l’importance de créer la richesse dans ce domaine pour garantir l’offre et maîtriser la hausse des prix.
Réexaminer la commercialisation
Concernant les prix de vente des viandes appliqués par la société Ellouhoum, il a précisé que ce sont des prix avantageux. Ainsi, le prix de la viande ovine a atteint, le 5 avril 2023, 29,600 dinars et celui de la viande bovine 28,500 dinars (y compris la marge bénéficiaire), alors que les prix pratiqués en dehors de la société oscillent entre 35 et 40 dinars.
Il a proposé de réexaminer l’opération de commercialisation afin d’ajuster le prix au pouvoir d’achat de chaque citoyen.
Par ailleurs, Ben Jazia a mis l’accent sur l’impératif de prendre des mesures urgentes en préparation de l’Aïd Al-Idha, rappelant l’importance du rôle de l’Etat qui doit intervenir en tant que régulateur. Pour sa part, le directeur général du Groupement interprofessionnel des viandes rouges et du lait (GIVLait), Kamel Rjaibi, a mis en exergue l’importance de mettre en place un programme national et d’organiser le secteur à travers l’identification des acteurs et en leur accordant des cartes professionnelles pour faciliter le contrôle et leur suivi.