C’est un coup de gueule en quelque sorte que Ramses Mahfoudh, président de la Chambre syndicale nationale des producteurs audiovisuels et de cinéma, et son bureau exécutif ont poussé mercredi dernier, lors de la conférence de presse, pour que le ministère des Affaires culturelle œuvre à la révision des lois éculées qui régissent le secteur et tende l’oreille aux propositions de cette chambre.
Cela ne se résume pas seulement au constat que le ministère des Affaires culturelles reste sourd aux appels et aux propositions de la chambre syndicale en question et qu’il ne la fait pas participer aux décisions qu’il prend. Ceci est un constat sommaire, mais il n’y a pas que cela ! «Notre objectif était de créer une collaboration entre l’administration et le secteur privé dans une relation marquée par le respect, déclare Ramses Mahfoudh, un projet qui s’étend sur deux ans, avec entre autres, le développement des salles de cinéma, le lancement de la billetterie unique, la dynamisation de la co-production entre la Tunisie et des pays étrangers, les autorisations de tournage, mais surtout nous sommes arrivés à proposer l’idée d’une loi qui remplacerait le décret 717-2001 qui concerne les subventions à la production. Le ministère des Affaires culturelles a aujourd’hui choisi de faire exploser tout ce parcours… Le ministère n’a répondu à aucune de nos demandes pour rencontrer la ministre ou le chef de cabinet. D’ailleurs, on ne comprend pas pourquoi ce mutisme… Nous invitons donc le ministère à revoir sa position pour faciliter le dialogue avec le syndicat qui travaille pour le bien du secteur». Notons que cette conférence de presse a lieu à presque un mois après une conférence que le même syndicat a tenue pour parler de la périodicité des JCC et des questions relatives au décret 717. Les membres du syndicat présents, dont Moez Kamoun, Ridha Turki, Fawzi Jmal Imed Lassoued et Riadh Thabet, parleront aussi du cinéma en tant, que moteur de tout un circuit économique qui englobe les techniciens et les prestataires de services et qui est capable de ramener des devises au pays, notamment avec les productions étrangères qui choisissent la Tunisie pour terre de tournage. Une production exécutive pour films étrangers qui, depuis quelques années, se rétrécit comme peau de chagrin et tout cela à cause d’une législation éculée. Moez Kamoun déclarera: «Certains producteurs étrangers ont l’impression que la Tunisie n’a pas besoin de ce genre de prestation…». Pour Ridha Turki: «Les quatre ou cinq millions de dinars que le ministère accorde en tant que subventions sont remboursables en devises pour la Tunisie ne serait-ce qu’avec quelques films étrangers que nous ramenons en Tunisie en tant que prestataires de services».
«Notre objectif n’est pas de parler des subventions, ajoute Fawzi Jmal, notre objectif est de contribuer à changer une batterie de lois qui étouffent le secteur.
Un secteur qui est capable de ramener de l’argent avec ses propres ressources humaines».