Accueil A la une Migration clandestine et dossier Tunisien auprès du FMI : L’Italie proche et solidaire de la Tunisie  

Migration clandestine et dossier Tunisien auprès du FMI : L’Italie proche et solidaire de la Tunisie  

 

Consciente des défis causés par la présence de nombreux migrants irréguliers sur son sol, l’Italie a opté pour une solution pragmatique en accueillant 4.000 ouvriers tunisiens, tout en leur assurant une formation professionnelle dans des métiers demandés sur le marché italien.

Il n’y a pas mieux que la coopération économique et les concertations pour faire face à un phénomène auquel aucun pays du monde n’échappe aujourd’hui : celui de la migration clandestine. L’Italie, submergée, dépassée et accablée par un afflux inédit de migrants, ces dernières années, semble opter pour des solutions favorisant l’inclusion des migrants par le biais d’une coopération bilatérale qui place déjà ce pays comme le premier partenaire commercial de la Tunisie, devançant ainsi la France, selon les chiffres dévoilés par l’Institut national de la statistique (INS) concernant les échanges commerciaux de notre pays pour le premier semestre 2022. Les exportations italiennes vers la Tunisie ont augmenté de 33,4% alors que du côté tunisien, elles ont enregistré une augmentation de 20,8%.

L’Italie accueillera 4.000 ouvriers tunisiens après les avoir formés en Tunisie

Enregistrant des taux records depuis la chute de l’ancien régime en 2011, le nombre de migrants tunisiens irréguliers disparus en tentant la traversée de tous les risques a accusé une augmentation qui a interpellé les autorités des deux pays sur la nécessité de coopérer davantage dans le cadre de la lutte contre ce fléau endémique, selon une vision axée en particulier sur l’inclusion et la lutte contre les facteurs aboutissant à la migration.

Lors de son déplacement à Bruxelles au début du mois de juin 2021, le message du Président Kaïs Saïed, rapporté par Euronews, a été bien clair « Il ne faut pas réduire la question migratoire à un enjeu sécuritaire et sous un prisme uniquement européen ».

Si l’Italie a décrété, depuis mardi 11 avril 2023, l’état d’urgence sur tout son territoire pour une durée de six mois en raison de l’augmentation exceptionnelle du flux de migrants, elle ne s’est pas, pour autant, contentée de cette solution pour tenter d’endiguer ce phénomène. En effet, le gouvernement italien, conscient des défis causés par la présence de nombreux migrants irréguliers sur son sol, a opté pour une solution pragmatique en veillant à assurer la formation professionnelle de 4.000 jeunes tunisiens dans des métiers demandés sur le marché italien.

L’annonce a été faite par le vice-président du Conseil des ministres italien et ministre des Affaires étrangères Antonio Tajani jeudi 13 avril suite au cours d’une rencontre avec son homologue tunisien, Nabil Ammar, en visite de travail à Rome.

Au terme de cette formation, ces jeunes seront accueillis en Italie, ce qui est de nature à favoriser la migration légale aux dépens de la migration irrégulière. Il a en outre déclaré que « l’Italie œuvre à apporter un soutien économique pour le développement en Tunisie et que les deux pays considèrent que la lutte contre la traite des êtres humains est fondamentale ».

Appel au FMI

Le ministre italien a aussi annoncé que son gouvernement a demandé au FMI de procéder immédiatement au versement de la première tranche de l’aide financière à la Tunisie, sans le conditionner par une avancée des réformes. Il a ajouté que les réformes ont commencé et que le versement d’une deuxième tranche va pouvoir le confirmer, et qui ne doit pas être, elle non plus, conditionnée par l’achèvement des réformes. Une position en symbiose avec les récentes déclarations du Président de la République Kaïs Saïed : « Les diktats du FMI sont inacceptables ».

Les deux ministres ont à cette occasion mis en exergue « l’importance de la concertation et de la coordination entre les deux parties et le souci de bien préparer les prochaines échéances entre les deux pays, particulièrement lors de la deuxième session du Conseil supérieur stratégique de la coopération tuniso-italienne ».

Ils ont passé en revue l’ensemble des domaines de la coopération bilatérale ainsi que les moyens susceptibles de les développer davantage, notamment en termes d’investissements de la partie italienne en Tunisie, d’échanges commerciaux et de projets énergétiques et de développement à l’instar du projet d’interconnexion électrique Elmed.

Ces positions de la partie italienne sont, sans nul doute, le fruit de plusieurs visites et concertations entre les chefs d’Etat et hauts responsables des deux pays entamées depuis 2021. Il est utile de rappeler la visite officielle du Président de la République, Kaïs Saïed, effectuée en Italie sur invitation de son homologue italien Serjio Mattarella les 16 et 17 juin 2021. Cette visite visait « le renforcement de la coopération bilatérale dans divers domaines et à échanger les points de vue au sujet des questions régionales et internationales d’intérêt commun ».

Dans le même cadre, celui du renforcement de la coopération bilatérale et des concertations communes, Kaïs Saïed avait, rappelons-le, rencontré en janvier dernier le vice-Premier ministre italien Antonio Tajani et le ministre italien de l’Intérieur, Matteo Piantedosi. Selon un communiqué de la Présidence, « les deux pays avaient convenu qu’il fallait s’attaquer aux causes profondes de l’immigration clandestine et fournir des outils innovants et des mécanismes appropriés pour résoudre le problème ».

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Un commentaire

  1. Niels Petersen

    15 avril 2023 à 19:54

    Quand on sait que l’Italie est gouvernée par un gouvernement d’extrême droite, tout est dit…

    Répondre

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