Il importe d’encourager les idées innovantes dans le domaine du développement des ressources en eau non conventionnelles considérées comme un défi. Le Certe mise beaucoup sur les jeunes, afin de suggérer les solutions appropriées.
L’exploration des moteurs possibles vers la mise en place d’un cadre politique méditerranéen commun pour la valorisation de l’utilisation des ressources en eau non conventionnelle (ENC) était le sujet de fond de l’événement international conjoint Medwaycap&Nawamed qui s’est déroulé à la Bibliothèque nationale de Tunis. Hébergé par le Centre de recherches et des technologies des eaux (Certe), l’événement a fusionné l’expertise soulevée par les intervenants dans le but d’améliorer l’impact des solutions tangibles identifiées pour les ressources en eau non conventionnelle et de les valoriser au niveau méditerranéen.
La conférence internationale Nawamed est le résultat d’un long travail préparatoire développé dans le cadre du projet Nawamed au cours des deux années 2021 et 2022 pour identifier les challenges et les solutions pour promouvoir les technologies de la gestion de la demande en eau/eau non conventionnelle à travers l’organisation de quatre rencontres nationales «Tables de l’eau» avec les différentes parties prenantes, de capitaliser, grâce à des plateformes de capitalisation développées dans le cadre du projet Medwaycap, transférer et «mettre à jour» les connaissances en matière de ressources en eau non conventionnelle. Ces rencontres visent à favoriser l’intégration de ces ressources (ENC) dans le système de gouvernance de l’eau et les opportunités commerciales associées dans le contexte de l’économie circulaire.
Encourager les idées innovantes des jeunes
L’objectif de la conférence Nawamed, intitulée «Favoriser le transfert de savoir-faire et la mise en œuvre des solutions basées sur la nature (SBN), construire des alliances et une politique méditerranéenne commune pour la valorisation des eaux non conventionnelles (ENC) dans la région méditerranéenne», était de créer un espace méditerranéen de débat autour de trois thèmes ayant un impact potentiel important sur la valorisation des ressources en eau non conventionnelle.
La conférence a été ouverte par Mme Irene Morell Rodríguez, experte senior en environnement et changement climatique, Secrétariat technique conjoint du Programme IEV CTF Med, qui a souligné l’importance de cette interaction très intéressante et très pertinente entre les projets œuvrant sur la même priorité thématique du programme ENI CBC MED «Soutenir les solutions innovantes et technologiques pour augmenter l’efficacité de l’eau et encourager l’utilisation des ressources en eau non conventionnelle». De son côté, M. Ahmed Ghrabi, Directeur général du Certe, a souligné l’importance des thèmes abordés lors des deux panels de discussion prévus et en particulier l’appel à propositions «Renewed Water Challenge 2023», thème de la troisième partie de la conférence, encourageant les jeunes à présenter leurs idées innovantes dans le domaine du développement des ressources en eau non conventionnelles considérées comme un défi pour le Certe.
En fait, l’événement a porté, dans sa 1ère session, sur l’importante contribution que les ressources en eau non conventionnelle peuvent apporter pour atténuer les effets des changements climatiques en milieu urbain.
La discussion a mis en évidence plusieurs points tels que la nécessité d’envisager le grand changement au niveau de la ville et la manière dont nous devrions considérer les stations d’épuration comme des usines produisant des biens et régénérant un bénéfice pour la communauté. Les intervenants ont insisté sur le fait qu’il est nécessaire de conduire un changement de regard, non seulement pour économiser l’eau et obtenir des ressources, mais aussi à partir des nombreuses autres externalités et bénéfices externes, qu’un tel changement implique.
Sensibilisation à plusieurs niveaux
Par ailleurs, dans le concept de la nouvelle ville intelligente, les panélistes ont indiqué que chaque installation verte devrait être multifonctionnelle, c’est-à-dire que chaque espace vert de la ville devrait avoir plus d’une fonction. Ainsi, nous aurons différents départements qui administrent nos villes et qui seront obligés de travailler ensemble pour atteindre les mêmes objectifs, à savoir des villes offrant un cadre d’environnement agréable qui répond à nos besoins. Et pour atteindre cette fonctionnalisation, nous devons les concevoir dès le début.
Sur un autre plan, la sensibilisation à différents niveaux peut également jouer un rôle très important, mais la création de mécanismes visant à encourager les gens à recycler l’eau domestique et à les convaincre d’utiliser des eaux non conventionnelles peut aussi permettre d’atteindre les objectifs de l’intégration. De même, il existe autant de solutions liées au traitement de l’eau salée, des eaux grises, des eaux de pluie, des eaux de drainage et des eaux usées, et ce, dans l’intérêt de l’humanité, mais le soutien politique fait toujours défaut.
Professeur Latifa Bousselmi, coordinatrice nationale tunisienne des projets MEDWAYCAP et Nawamed, a souligné l’importance de canaliser l’énergie créative des jeunes vers le secteur de l’eau. Le nombre de propositions reçues pour cet appel est de 35 provenant de 13 pays différents. Six candidats sélectionnés ont été invités par le comité d’évaluation à présenter leurs idées censées être investies dans des technologies/solutions innovantes pour conserver et protéger les ressources en eau, exploiter l’eau non conventionnelle et améliorer sa valorisation. En ce qui concerne l’exposition MEDWAYCAP, elle a été conçue pour voyager à travers certains pays partenaires du projet, tels que l’Italie, la Tunisie et la Jordanie.
A noter que l’économie et la préservation des ressources en eau constituent une priorité dans un contexte de changement climatique. L’intégration des eaux non-conventionnelles en tant que ressource dans les mécanismes de gouvernance en se basant sur des solutions développées et de bonnes pratiques est aujourd’hui une priorité.