Crédit photo : Abdelfattah BELAID
On fête, demain, le mercredi 3 mai 2023, la journée internationale de la liberté de la presse en ayant la conscience qu’il est temps que la profession journalistique soit immunisée, à jamais, contre les pressions et les tentations.
Il est de tradition que la célébration des journées phares ou symboles dans le parcours civilisationnel d’une nation ou de l’humanité comme par exemple la journée du 8 mai, journée internationale de la femme ou la journée du 13 août, jour de la fête nationale de la femme tunisienne ou la journée du 25 juillet coïncidant avec la proclamation du système républicain en Tunisie ou le 3 mai, journée internationale de la liberté de la presse donne à l’évaluation de ce qui a été déjà fait dans le secteur concerné par la célébration, à ce que les professionnels de ce même secteur d’activités attendent en tant que nouveaux acquis renforçant les réalisations déjà accomplies ou en tant que rectifications propres à corriger les erreurs commises, à tort ou parfois à raison et enfin, à penser, ensemble, en écoutant l’opinion et l’opinion contraire, les meilleures stratégies possibles en vue de faire en sorte que les secteurs en question et les professionnels qui y exerçant puissant assumer les missions dont ils sont chargés avec le maximum de réussite.
Ce mercredi 3 mai 2023, les journalistes tunisiens fêteront, à l’instar de leurs confrères et consœurs dans le monde entier la journée internationale de la liberté de la presse, un moment privilégié pour que les chevaliers de la plume et du micro ainsi que de la caméra jugent ce qu’il reste à faire dans leur lutte quotidienne afin d’exercer leur métier loin des pressions des uns et des tentations des autres, un exercice difficile et exaltant qui se répète tous les jours obligeant les journalistes à se remettre en question à chaque article qu’ils rédigent ou à chaque émission radio ou TV qu’ils réalisent.
Oui à la liberté d’informer, non à la liberté de mentir
Et loin de verser dans les débats stériles ou les polémiques interminables sur qui a raison, qui a tort, qui exerce son métier loin des pressions, qui accepte d’être manipulé pour servir les intérêts des uns ou les agendas des autres, l’on est en droit de se poser la question suivante : Est-il encore possible aujourd’hui, au vu de la révolution technologique et de l’ouverture médiatique qui dominent les scène nationale et internationale de prétendre détenir la vérité absolue et de produire à l’intention de ses lecteurs ou de livrer à ses auditeurs ou spectateurs des informations dont on est sûr à 100% de la véracité et de la crédibilité.
Plus encore, qui parmi ces chroniqueurs qui meublent quotidiennement les talkshow radio et TV croit encore que les demi vérités qu’il sert à ceux qui l’écoutent encore ou les informations carrément fausses sur lesquelles il fonde ses analyses sont gobées facilement par les auditeurs et les spectateurs à qui elles sont destinées. Au moment ou toute information présentée comme un scoop ou une exclusivité peut être vérifiée et infirmée ou confirmée au moment même où elle est débitée grâce à un petit clic sur le portable de quiconque pouvant accéder en moins d’une minute à la source même de l’information livrée en tant qu’une vérité absolue.
Il est malheureux de constater qu’au moment où fête la liberté de l’information, qu’on s’engage à révéler uniquement les vérités en opposition ferme et résolue à toutes les pressions et à toutes les tentations d’où qu’elles proviennent, on est dans la situation de reconnaître que les pratiques anciennes de rétention de l’information, que les producteurs des informations fausses et des dossiers manipulés continuent à aissaimer sur la scène médiatique en faisant fi de l’essence même de l’idée de la liberté d’informer, celle de ne diffuser qu’une information crédible, fiable et surtout pouvant être vérifiée, à tout moment.
Certes, on ne peut, sous aucune justification, obliger un journaliste à rédiger un papier sous la pression de quelle nature soit elle, dans la mesure où le vent de la liberté ne cesse pas de souffler depuis la révolution.
Sauf, que la liberté de tout dire, de tout critiquer, de dévoiler les insuffisances, de mettre à nu les pratiques de corruption et de déviation, de démasquer aussi les actes terroristes avant qu’ils ne se produisent et causent malheurs et dégâts humains et matériels ne signifie nullement diffuser des informations fausses et sans fondement, faire passer des messages codés sous la formation d’analyse ou de position ou révéler le contenu du procès-verbaux à caractère sécuritaire ou juridique en prétendant disposer de sources auprès desquelles on s’y approvisionne en dossiers top secret contenant des données pouvant porter atteinte à la sécurité nationale, données avec lesquelles certains chroniqueurs, bloggueurs ou rédacteurs de posts sur Facebook se comportent comme s’il s’agit d’informations relatives aux activités d’acteurs ou de chanteuses.
En tout état de cause, la journée d’aujourd’hui, à travers les débats qui la jalonneront, d’offrir l’opportunité aux journalistes de s’exprimer et d’imaginer la mise en place tous les mécanismes à même d’immuniser la profession de façon à ce qu’elle puisse résister à toutes les tentations, à toutes les agendas et à toutes les ambitions personnelles ou partisanes.