Certes, la fatigue cumulée commence à se faire sentir sur le terrain avec des absences de taille qui influent sur le rendement collectif. Toutefois, le choix des joueurs et la gestion du groupe sur toute la saison y sont pour quelque chose dans la défaite de l’équipe à Sfax.
Nabil Maâloul, en technicien averti, savait d’avance qu’il allait aborder ce virage décisif de la saison avec un effectif forcément amoindri et, certainement, pas au meilleur de sa forme. Car la fatigue cumulée engendre l’usure physique, voire mentale. Et quand on dirige une équipe qui joue sur plus d’un front et qu’on dispose parallèlement d’un effectif bien garni, un coach averti se prépare à l’avance à ce stade fatidique de fin de saison en préservant au mieux les joueurs cadres contre d’éventuelles blessures. Et si, le cas échant, un joueur cadre se blesse, comme c’est le cas maintenant de Hamdou El Houni, il fallait garder Anis Badri compétitif pour que l’absence du Libyen ne se fasse pas sentir. Or, Nabil Maâloul a décidé bonnement de laisser Anis Badri sur le banc ces dernières semaines, et même de ne pas le convoquer pour certains matches. Résultat des courses : quand il a eu besoin de lui avant-hier à Sfax, et bien qu’il l’ait fait entrer en fin de jeu contre la JS Kabylie, le joueur, qui manque terriblement de temps de jeu, n’a pu donner le plus escompté.
A Sfax, et même contre la JS Kabylie, Anis Badri était l’ombre de lui-même. Le joueur, loin longtemps des terrains, a perdu tous ses repères.
Tir de penalty : le choix de Ben Hammouda !
Ce n’est pas parce qu’on provoque un penalty qu’on le tire forcément. C’est que, dans le monde du football professionnel, la règle veut que le staff technique établit un ordre de tireurs, peu importe le joueur qui obtient le penalty. Sauf qu’à Sfax, Mohamed Ali Ben Hammouda, qui n’est pas le premier tireur de l’équipe, s’est pressé de tirer le penalty. Et l’a raté lamentablement, ce qui a constitué le tournant du match. Au lieu de revenir dans la partie après avoir obtenu un penalty qui a constitué la logique du pressing haut opéré depuis la reprise des débats après la mi-temps, Mohamed Ali Ben Hammouda a donné mille raisons à l’adversaire pour consolider son avance au score.
Avoir 24 ans, c’est censé être l’âge de maturité en football. Sauf que Ben Hammouda semble être encore fragile mentalement. Il doit soigner son jeu et se concentrer sur sa prestation individuelle. C’est la meilleure façon de faire taire ses détracteurs. Cela se fait avec les pieds et non pas les doigts…
Abid, Mehri et les autres…
Lancer des jeunes joueurs fait toujours bon effet sur la carte de visite d’un entraîneur. Or, lancer des jeunes se fait progressivement, sur toute la saison et non pas au détriment d’autres joueurs lancés précédemment.
En titularisant les jeunes Abid et Mehri contre le CSS, le coach « sang et or » pensait sans doute pouvoir forger leur mental en les lançant dans le bain dans un classico. Or, ces deux jeunes ne sont pas suffisamment compétitifs pour apporter le plus escompté. L’entraîneur «sang et or» a également laissé sur le banc trop longtemps les Mimouni, Wahabi, Berrima et Fellah, pour pouvoir les utiliser le moment venu. Sans oublier Mohamed Ali Yaâkoubi, sorti à peine 25 minutes après le coup d’envoi de la rencontre, car il était tout simplement perdu. Bref, le mauvais coaching de Nabil Maâloul associé à la fatigue cumulée sont les causes de la défaite de l’Espérance à Sfax. Une défaite qui l’éloigne de nouveau de la course au titre.
crédit photo : © Mokhtar HMIMA