La victoire du CSS sur l’Espérance va donner un nouveau souffle à Aymen Dahmen et ses partenaires qui étaient à deux doigts de la capitulation pour une place dans le quatuor de tête.
Pour son match de la dernière chance afin de refaire surface et de commencer à remonter la dure pente, Hossem El Badri et sa bande n’ont pas déçu leur public venu en masse leur confirmer son soutien et sa confiance. Dans un match décisif, ils ont réussi à montrer un nouveau visage séduisant et à opter pour un football d’attaque conquérant et à battre l’Espérance. Hossem El Badri n’avait pas trente-six solutions pour prendre rapidement sa revanche. Sur le mauvais sort avec sa victoire à Ben Guerdane partie en fumée après la grosse bévue administrative et la perte du match par pénalité et sur quelques détracteurs qui avaient commencé leur campagne de dénigrement pour le pousser au jet de l’éponge, à un départ prématuré et l’enterrement du projet pour lequel il est venu. La seule alternative pour lui était donc d’empocher les trois points avec la manière et de remporter tactiquement son match dans le match avec Nabil Mâaloul dans l’arène surchauffée du Stade Taieb Mhiri.
Un début en trombe
Pour y parvenir, il a choisi l’effet surprise changer son plan de jeu pour ce classico de feu dès le départ et emballer d’emblée la partie dès le premier coup de sifflet de l’arbitre. Avec l’abandon du système trouillard d’une défense à cinq et le retour à un 4-4-2 avec deux pointes de poids (Mohamed Kanté et Ismaîl Diakhité) pour prendre l’Espérance à la gorge, l’obliger à subir le jeu et lui faire perdre ses meilleurs repères et neutraliser ses principaux atouts offensifs. La première mi-temps des Sfaxiens a manqué de très peu d’être une entame de match de rêve. L’ouverture du score a été très rapide et même idéale avec le but sur balle arrêtée de l’Irakien Hussein Ali (14‘) qui a donné très rapidement le ton à la partie et ouvert le chemin à une large victoire avec ce tas d’occasions créées dans l’euphorie qui a suivi cette réussite. Trois autres opportunités au moins de creuser l’écart et de tuer le match dans les 45 premières minutes ont été lamentablement loupées par les Kanté, Diakhité, Hamrouni, Hammami, ce qui a permis à l’équipe espérantiste d’échapper à un vrai naufrage et à une grande débâcle dont elle n’avait pas l’habitude dans les grands chocs qu’elle dominait la plupart du temps de la tête et des épaules et dont elle sortait victorieuse, la tête haute. L’approche du match, changée comme nous avons prévu dans ces mêmes colonnes par Hossem El Badri, a été impeccable et a failli faire merveille. Avec Mahmoud Ghorbel rappelé côté droit, un axe central à deux Ghram-Nasraoui, un Mohamed Amine Hamrouni réveillé de sa torpeur, plus entreprenant et agressif sur le couloir gauche, une nouvelle formule de milieux défensifs axiaux (Moussa Bella Konté-Chadi Hammami ), un écran de trois milieux offensifs (Achraf Habbassi comme ailier droit, Ismaîl Diakhité dézonant à gauche et Hussein Ali comme régisseur) et un attaquant de pointe athlétique et batailleur infatigable (Mohamed Kanté), le CSS a trouvé cet équilibre indispensable, cette énergie physique et cette force tactique et mentale pour être efficace dans les deux surfaces. Avec un bloc massif et soudé en phase défensive et une supériorité numérique et un harcèlement de l’adversaire dans sa zone de vérité en phase d’attaque, le plan de Hossem El Badri a bien marché et bien fonctionné. La charnière centrale «Sang et Or» (Meriah-Tougai) a souffert comme elle ne l’a jamais été pour barrer le passage au but de Ben Chérifia. Mohamed Amine Ben Hamida a eu du mal à museler Achraf Habbassi qui a écarté au maximum le jeu jusqu’à la ligne de touche. Ismail Diakhité, sans être exceptionnel, a bloqué le côté droit de la défense adverse qui est l’une de ses rampes de lancement des montées en attaque. Le coup tactique de Hossem El Badri a été ainsi bien joué et a donné le résultat escompté.
Réaction tardive et stérile
Certes, cette Espérance submergée en première temps a profité de la perche du match resté à 1 à 0 alors qu’il aurait pu se terminer avant la pause sur une défaite par 3 ou 4 buts d’écart et a repris le contrôle et le monopole du jeu, dominé largement la deuxième période, a eu le penalty de l’égalisation raté par Mohamed Ali Ben Hamouda qui aurait pu donner une autre tournure au match mais ça ne lui a pas suffi pour redresser la situation et éviter un jour sans et une défaite lourde de conséquences dans la course au titre. Hossem El Badri a renforcé sa zone tampon de sécurité qu’est le milieu par deux bons essuie-glaces ( Naby Camara et Faress Néji) et avec un excellent Moussa Bella Konté et un Chadi Hammami frais physiquement malgré ses 36 ans et un bon Aymen Dahmen comme dernier rempart, il a pu s’accrocher à son but d’avance jusqu’à la fin et s’octroyer les trois points du bonheur. Avec ce succès, le CSS va reprendre du poil de la bête et tenter de monter vers le haut du classement. S’il enchaîne avec un autre bon résultat à Tataouine demain, sa sortie du bout du tunnel sera bien amorcée et ce sera une belle éclaircie dans la grisaille et dans un horizon obscurci avant le classico de mercredi prochain.
crédit photo : © Mokhtar HMIMA