L’inflation, que l’on disait sur le déclin, sévit plus que jamais. Une souffrance pour les salariés et particulièrement pour les plus démunis, contraints de réduire abruptement leur train de vie. Aux super augmentations des factures d’électricité, d’eau, de carburants, vient désormais s’ajouter la montée en flèche des prix des produits alimentaires.
Faut-il rappeler qu’au mois de mars 2023, les pressions inflationnistes avaient enregistré une hausse des prix à la consommation de 0,7% et que, sur un mois, les prix des produits alimentaires ont évolué de 1,2%. Peut-on ainsi continuer à fermer les yeux sur la détresse que vivent les Tunisiens depuis des années, accentuée par la hausse des prix qui est devenue, de plus en plus, insurmontable ? Incertitudes, craintes, colère, impuissance, c’est tout un ouragan de sentiments qui règnent dans la rue en raison de la hausse des prix des denrées alimentaires écrasant toute fibre d’espoir pour les classes moyennes et les démunis. Si l’inflation sévit dans le monde entier, la Tunisie s’est donné le maître mot de tous les débats économiques et la massue qui tourmente les citoyens. Aujourd’hui, les prix des biens de consommation continuent d’augmenter, passant des fois du presque simple au double, pesant lourdement dans le panier des ménages. La cherté de la vie continue ses beaux jours encore. Le gouvernement, qui fait face toujours à la crise économique, à la dure sécheresse que le pays connaît ainsi que les conséquences de la guerre russo-ukrainienne et l’inflation, est mis plus durement à l’épreuve. Il se doit désormais de créer des solutions et non se limiter à les diagnostiquer et à les ignorer ou que les citoyens s’en sortent par la résignation et les dettes. La flambée des prix a fortement impacté le pouvoir d’achat, la cherté de la vie change les habitudes les plus tenaces et les citoyens, dont les revenus ne couvrent plus les charges, ne s’y retrouvent plus, et se doivent d’ajuster leur budget pour pouvoir faire face à la pression financière.
Rappelons que la flambée des prix de certains produits alimentaires serait causée par le problème de commercialisation aggravé par les intermédiaires et les spéculateurs, les changements climatiques et le stress hydrique dont pâtit le secteur agricole, la crise géopolitique ainsi que le problème du financement des banques.
Sachant qu’au niveau mondial, les tensions inflationnistes devraient diminuer au deuxième trimestre de 2023, en raison des politiques monétaires plus strictes mises en place l’année précédente.