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Réconciliation pénale : il faut trancher

Editorial La Presse

 

Un dossier des plus énigmatiques et des plus controversés en ce moment, celui de la réconciliation pénale qui fait du surplace. La Commission nationale de réconciliation pénale marque le pas depuis des mois sans parvenir à conclure le moindre dossier depuis sa création. Son président remercié, cette commission attend un nouveau chef, mais attend surtout du concret, des «transactions» conclues avec des gens qui ont spolié les biens publics et qui se sont enrichis illicitement au moyen de l’usurpation, la corruption, la malversation, le faux et l’usage de faux, le blanchiment d’argent, la menace, le recel, et tout ce que vous pouvez imaginer de criminel. Ces gens, qui appartiennent en grande partie à la famille de l’ex-président déchu, et en toute arrogance, continuent, semble-t-il, de jouir d’une protection particulière. Leurs affaires, au nombre élevé à l’image de leurs crimes prouvés, traînent avec au meilleur des cas des sentences cassées en appel et une suspecte mise en liberté moyennant d’importantes  sommes payées sûrement de l’argent qu’ils ont spolié. Ces auteurs de crimes veulent le beurre et l’argent du beurre : être en liberté en profitant de la lenteur juridictionnelle et de leur relationnel (en partie dans des médias qui essayent de les blanchir et de les mettre dans la peau de victimes), et ne pas restituer une partie de ce qu’ils ont usurpé. Et face à cette habituelle lenteur à trancher et à faire le travail pour cette commission de réconciliation pénale, et face aussi à la confusion et aux dérives commises durant la dernière décennie dans le dossier de récupération de l’argent placé à l’étranger par le clan de l’ex-président, nous nous trouvons dans une impasse. Un manque à gagner de pas moins de 10 milliards de dinars (voire plus) et le risque de voir cette politique échouer avec le temps perdu.

Pour être pratique, il faut que cette commission agisse au plus vite et mette devant le fait accompli tous ceux et celles qui ont spolié l’argent de la nation et qui ont commis des infractions financières et de corruption avant et après le 14 janvier : ou restituer ce qu’ils ont dérobé et dédommager l’Etat de leurs actes criminels, ou être l’objet des sentences les plus sévères comme le stipule la loi. Il y a un trop-plein de ce retard et de cette impunité qui nous coûtent cher au moment où le budget de l’Etat a besoin de liquidités. Il faudra plus de volonté politique, notamment au niveau de l’exécution, il faudra aussi que la justice accélère la cadence et arrête d’allonger les délais. C’est tard, mais on doit trancher au plus vite et éviter que ces aigrefins ne prennent le dessus. Nos voisins algériens ont réussi à récupérer l’énorme somme de 22 milliards de dollars (plus de 66 milliards de dinars) de l’ex-système. A méditer ! 

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