Ils n’étaient pas les plus entreprenants, ni les meilleurs non plus, mais ont su tirer leur épingle du jeu. Les Béjaois ont disputé la finale qu’il fallait, sachant calmer les ardeurs des attaquants espérantistes, tout en sautant sur l’occasion du match, celle qu’il ne fallait pas rater. Il fallait gérer par la suite les débats avec pour seul souci : préserver leur ascendant.
Une chose est sûre : les Béjaois méritent amplement leur sacre. D’abord au prix de leur parcours qui n’était guère facile. Ils ont disputé tous leurs matches en déplacement et ont eu le mérite d’éliminer, sur leur chemin, deux grosses cylindrées du championnat : le CSS aux quarts de finale et le CA aux demi-finales.
Un parcours du combattant durant lequel Oussema Bouguerra et ses camarades ont mis du cœur à l’ouvrage. De plus, le coach béjaois, Jamel Khcharem, un jeune technicien du reste âgé seulement de 41 ans, a compté sur la force de son collectif, ne disposant pas de joueurs vedettes qui sortent du lot.
La force de l’Olympique de Béja réside donc dans son collectif et dans les choix pertinents. La direction de l’OB n’a, peut-être pas, recruté les meilleurs étrangers sur le marché, mais elle a ciblé des joueurs qui ont su apporter le plus escompté, Lamine Ba en particulier, auteur de la passe décisive qui a donné lieu au but de la victoire en finale, celui du sacre, signé Oussema Bouguerra.
Opportunisme et intelligence…
Parvenant en finale au terme d’un parcours difficile, les Béjaois, qui ne comptaient jusque-là que deux Coupes de Tunisie à leur actif, dont la dernière remportée en 2010, étaient conscients qu’ils avaient dimanche un rendez-vous avec l’histoire qu’il ne fallait surtout pas rater. Ils savaient aussi que leur mission contre un grand club de la trempe de l’Espérance de Tunis était aussi difficile que tout le parcours traversé pour atteindre cette finale. Privé d’une pièce maîtresse, Ousmane Coumbassa suspendu, le coach béjaois n’a pas fait le malin et a joué tout simple, selon ses propres moyens, et se référant à la célèbre citation : «Une finale, ça ne se joue pas, ça se gagne». Les Béjaois ont commencé par tâter le terrain. Ils ont vite compris que jouer l’attaque à outrance leur serait fatal et qu’il fallait opter pour un bloc bas et tenter de mettre à profit les occasions qui se présentaient, sur balles arrêtées notamment. Et pour calmer les ardeurs des attaquants espérantistes, les Béjaois ont appliqué une vieille astuce qui a bien marché: le piège de l’hors-jeu. Un piège dans lequel les attaquants « sang et or » sont tombés plus d’une fois. En deuxième mi-temps et au moment où l’attaque espérantiste menait un pressing haut, la qualité des étrangers a fait la différence à l’OB. Lamine Ba, qui a fait son entrée à la mi-temps, a puisé dans sa fraîcheur physique pour prendre de vitesse le défenseur espérantiste Mohamed Ben Ali. Une accélération sur le couloir droit et un centrage millimétré : que pouvait espérer mieux Oussema Bouguerra de la part de Lamine Ba.
Fermer toutes les issues
Après avoir pris l’avantage au score, le coach béjaois a appliqué un schéma des plus classiques : opérer des changements, dont le seul but était de fermer toutes les issues menant à la cage d’Achref Krir. Et pour alléger la pression sur sa propre défense, il a fait entrer un attaquant, Malek Chouikh, qui avait pour mission de contenir la pression en pesant lourdement sur la défense adverse. Comme quoi, la meilleure défense, c’est l’attaque. D’ailleurs, Chouikh a failli doubler la mise dans le temps additionnel. Et pour faire l’équilibre, l’entraîneur béjaois a fait entrer aussi un milieu défensif, Mohamed Amine Jerbi. Un équilibre qui a permis de fermer toutes les issues menant à la cage de Krir. Bref, sans être forcément les meilleurs, les Béjaois ont su négocier leur finale de coupe et remporter ainsi un trophée qui leur va de droit au vu de leur parcours où ils ont fait preuve d’abnégation et d’humilité.