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Une visite et des attentes

Editorial La Presse

 

LA présidente du Conseil italien, Giorgia Meloni, effectuera demain une nouvelle visite de travail en Tunisie. Elle sera accompagnée de la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, ainsi que du Premier ministre des Pays-Bas, Mark Rutte. Meloni, qui mène depuis quelque temps une opération de lobbying d’une envergure assez inédite auprès des principaux piliers de l’Union européenne dont le Président français, Emmanuel Macron, et le chancelier allemand, Olaf Scholz, en vue d’une intermédiation en faveur de la Tunisie auprès du FMI pour l’octroi rapide de 1,9 milliard de dollars, place cette campagne comme une priorité absolue en vue d’élaborer un accord de coopération économique, énergétique ainsi que sur l’épineuse question de la migration.

L’objectif de Meloni serait, donc, de briser la glace entre Tunis et le FMI et de tenter de rétablir le dialogue et la confiance entre eux. Car, depuis que Tunis a opposé une fin de non-recevoir aux diktats du FMI sur la levée des subventions à cause des conséquences ravageuses de telles mesures impopulaires qui ont prouvé leurs limites par le passé et ont conduit à des révoltes et des émeutes de la faim, l’instrument financier de Brettons-Woods ne cesse de décaler la date d’examen du dossier de la Tunisie, faisant fi de l’impact négatif de ces mesures sur l’érosion du pouvoir d’achat des Tunisiens. Saïed avait, à l’occasion, remonté les bretelles à plusieurs ministres qui sont allés fort en besogne pour satisfaire les desiderata du FMI en rappelant que la paix sociale n’avait pas de prix. On voit mal, dans ces conditions, comment une issue favorable pourrait être trouvée à ce bras de fer engagé sans l’aboutissement à un compromis qui préserve les intérêts socioéconomiques de la Tunisie et la mette à l’abri des ingérences étrangères dans ses affaires internes. Nul besoin de verser dans l’art de la divination pour imaginer que la seule arme  qui reste à Meloni est de donner un coup d’accélérateur aux négociations entre Tunis et le FMI en usant du poids de l’UE. L’Italie veut éviter les dommages collatéraux d’un échec des négociations, lequel échec pourrait ouvrir grandes les portes à une nouvelle déferlante de migrants irréguliers à destination de l’Europe. Croisons les doigts et formons le vœu que cette visite puisse faire naître des espoirs porteurs de fruits qui rejailliront positivement sur notre pays.

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