«Cette situation doit cesser. La production de phosphate doit reprendre… mais il faut sortir de ce cercle vicieux», a-t-il lancé.
Le Président de la République Kaïs Saïed a effectué, hier, une visite inopinée à Gafsa, au cours de laquelle il s’est rendu à l’unité de production de phosphate à Redeyef où la production est à l’arrêt depuis quatre ans sur fond d’un sérieux mouvement de contestation enclenché par les sans- emploi de la région engendrant une baisse drastique des exportations aux fabricants d’engrais chimiques.
Le Chef de l’Etat s’est entretenu durant sa visite avec les sit-inneurs qui bloquent la production du phosphate. Il a longuement échangé avec les protestataires et écouté les doléances des jeunes demandeurs d’emploi. « Je ne vous promets rien car je ne suis pas un vendeur d’illusions mais je vais baliser la voie pour que vous puissiez créer de la richesse et en profiter », a-t-il souligné.
«Cette situation doit cesser. La production de phosphate doit reprendre… mais il faut sortir de ce cercle vicieux», a-t-il lancé.
Pour l’essentiel, les revendications des sit-inneurs portent sur la nécessité d’acter au plus vite les «procès-verbaux» conclus par le passé avec les responsables gouvernementaux et régionaux tels que le recrutement dans les entreprises environnementales, la Société tunisienne pour le transport de produits miniers et au sein de la Compagnie des phosphates de Gafsa (CPG).
A cette occasion, le Chef de l’Etat a souligné que la Tunisie est actuellement en mal de ressources financières et a tant besoin de sa richesse phosphatière ainsi que de toutes ses potentialités nationales pour relever les grandissimes défis socioéconomiques posés. «Est-il besoin de vous signaler que le Conseil de sécurité nationale s’est réuni le 26 avril dernier rien que pour examiner en profondeur la question de la production de phosphate», a-t-il rappelé aux demandeurs d’emploi.
Il est grand temps de prendre l’initiative et de lancer vos propres projets privés, s’est adressé le Président de la République aux sit-inneurs, les pressant à s’impliquer davantage dans l’exploitation des terres agricoles pour créer de la richesse.
Aussi le Président Saïed a-t-il tenu à rassurer les protestataires sur l’avenir de la CPG. Plus question de céder la compagnie, a-t-il dit, réaffirmant l’engagement à traduire en justice «les corrompus» qui s’évertuent à mettre à genoux l’Etat et ses entreprises publiques.
La production de phosphate dans cette unité est paralysée depuis novembre 2020 en raison d’un mouvement de protestation observé par des jeunes demandeurs d’emploi.
Ces protestations ont jusque-là bloqué l’exportation d’une importante quantité de phosphate estimée à 1.5 million de tonnes, vers les clients de la CPG, essentiellement des industriels des engrais chimiques.