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Itceq | Climat des affaires : Une baisse de 3,4 points en 2022

 

L’examen de l’évolution des indicateurs partiels de perception entre 2020 et 2022 montre que sur les 12 volets retenus dans le calcul de l’Ipca, 10 ont accusé un recul.

L’Institut tunisien de la compétitivité et des études quantitatives (Itceq) vient de publier les résultats de la 22e enquête sur le climat des affaires ainsi que le positionnement de la Tunisie dans les rapports internationaux. Cette enquête s’est déroulée durant la période s’étalant entre le 17 juin et le 22 juillet 2022. Et elle a couvert un échantillon de 1.041 entreprises privées, structurées (employant 6 employés ou plus), opérant dans l’industrie et dans les services et réparties sur tout le territoire tunisien.

Selon les résultats globaux, ce travail montre que, d’après les chefs d’entreprise, l’environnement des affaires devient de plus en plus morose. Ainsi, la perception des hommes d’affaires démontre que le baromètre du climat des affaires s’est encore creusé en 2022, avec une baisse de 3,4 points par rapport à 2021, et ce, suite au repli observé en 2019, après une nette amélioration enregistrée en 2018.

D’après l’Itceq, pour la seconde fois successive depuis son calcul (en 2007), le baromètre des affaires (Ipca) se situe en dessous de 50/100, avec un score de 45.2/100, attestant d’une perception plus morose de l’écosystème et de l’environnement des affaires en général.

10 volets sur 12 accusent un recul

L’examen de l’évolution des indicateurs partiels de perception entre 2020 et 2022 montre que sur les 12 volets retenus dans le calcul de l’Ipca, 10 ont accusé un recul. Les plus fortes baisses sont relevées au niveau du système judiciaire (10,9 points), du financement bancaire (6,4 points), des ressources humaines (6,2 points) et des pratiques dans le marché (4,9 points).

Aussi, avec des indicateurs de perception bien en deçà de la moyenne, la corruption (31.4/100), suivie par le climat politique (31.8/100), le financement bancaire (32.2/100) et le climat social (32.8/100) se positionnent comme les principaux obstacles pour le développement des affaires en 2022.

D’après l’Institut tunisien de la compétitivité et des études quantitatives, «ce résultat n’est pas spécifique à cette année, mais remonte à 2018, année à partir de laquelle ces domaines constituent les quatre principales contraintes du climat des affaires ».

Toujours selon les résultats de l’enquête, durant l’année 2018, seul « le climat politique » a enregistré un score inférieur à 50/100. En 2019, s’ajoute « la corruption », puis en 2020, les scores inférieurs à la moyenne passent à six avec l’entrée de quatre autres domaines : « le climat social », « le financement bancaire », « les pratiques dans le marché » et « le cadre macro-économique et juridique ».

L’an dernier, un lot de trois domaines rejoint le premier groupe  avec l’entrée de « la fiscalité et charges sociales », « le système judiciaire » et « les procédures administratives ». Avec ces 9 domaines les moins bien perçus par les enquêtés, les trois quarts des domaines couverts par l’enquête sont mal jugés.

Du côté des bonnes performances se loge la « situation sécuritaire » qui, selon les hommes d’affaires, s’améliore davantage. En effet, «la situation sécuritaire est passée de la 3e contrainte en 2015, à la 10e en 2022. Ceci traduit la reconnaissance de l’effort déployé par le dispositif sécuritaire pour rétablir la sécurité dans le pays. « L’infrastructure » et «les ressources humaines» maintiennent leur position comme les domaines les mieux perçus. Ces deux domaines se distinguent toujours comme étant des points forts du climat des affaires et ont maintenu leur classement comme étant les mieux perçus».

Les priorités pour améliorer l’environnement de l’entrepreneuriat

D’après les résultats de cette 22e enquête sur le climat des affaires en Tunisie, les défis à relever pour améliorer l’environnement de l’entrepreneuriat sont majeurs.

Pour faire face aux multiples freins à l’investissement, il est nécessaire de lutter contre le fléau de la corruption à travers le renforcement de la digitalisation des services administratifs, l’allégement de la bureaucratie et la réduction des contacts directs entre l’usager et l’agent public. Mais cette digitalisation doit être accompagnée de réformes institutionnelles pour renforcer la transparence et l’interopérabilité, promouvoir la responsabilité et consolider la politique dissuasive.

Au niveau du climat politique, la stabilité associée à une vision engageante de long terme est souhaitable. En outre, la continuité des textes de loi et leur prévisibilité sont essentielles pour garantir la confiance des entreprises dans leur système législatif et réglementaire. Aussi, la poursuite de la simplification des procédures administratives et la promotion du dialogue public-privé pour comprendre les besoins des chefs d’entreprise doivent être de mise.

Le financement bancaire des entreprises, en particulier celles de petite et moyenne taille, est une question vitale. Il est essentiel de persévérer dans les réformes financières à même de réduire le rationnement du crédit à travers notamment le développement l’activité des bureaux de crédit privés, de réforme du système de garantie, et la promotion des modes alternatifs de financement, à l’instar du capital investissement et du financement participatif «crowdfunding ».

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