À dix jours du premier match de la coupe du roi Salman, tout n’est pas pour le mieux dans le camp de l’équipe sfaxienne
Après une semaine de vacances en Egypte, Hossem El Badri est revenu vendredi à Sfax et a repris son poste pour préparer son groupe à l’aventure en Arabie saoudite. Tout indique et va dans le sens que cette épreuve sera, à coup sûr, la dernière pour lui à la tête des «Noir et Blanc». Le premier et le plus important indice est sans doute la «mise à l’écart» de celui qui l’a fait venir et imposé et qui continue de défendre son bilan : Hassen Châabane, l’un des membres les plus influents du haut Comité de soutien financier du CSS. Les choses ont commencé à prendre une mauvaise tournure quand Jawhar Lâadhar, désigné président du nouveau comité de direction provisoire, a été intronisé. Le nouvel homme fort du club, proche de l’ex-président Slaheddine Zahaf avec qui il a longtemps collaboré comme chef de la section Volley- Ball, a pris entièrement les choses en main dès le premier jour de sa nomination. Il a pris surtout une distance avec ceux qui détenaient le pouvoir. Son message est clair : il ne sera pas une simple «vitrine» comme l’a été Mohamed Trabelsi qui n’avait pas un grand vécu comme dirigeant et les moyens financiers colossaux pour imposer un projet à lui. Il s’est trouvé dépendant des Socios et du haut Comité de soutien.
Changement de cap
Ainsi, Jawhar Lâadhar a pris d’emblée le taureau par les cornes, prenant une première décision qui n’a pas fait l’unanimité en cédant la meilleure recrue du mercato de janvier dernier, l’attaquant Mohamed Kanté, pour un montant d’un million d’euros. Dans la foulée, il a signé la résiliation à l’amiable du contrat du jeune arrière gauche Mohamed Amine Hamrouni, un jeune talent qu’on ne peut pas lâcher de cette manière malgré ses dernières échauffourées et ses coups de gueule avec le public. Cet arrière gauche, qui a devant lui beaucoup de temps pour progresser, est maintenant en négociation avec l’Étoile qui a sauté sur cette belle occasion et s’apprête à l’engager. Jawhar Lâadhar a aussi refusé de renouveler les contrats de Nour Ezzamen Zamouri et de Mohamed Ali Trabelsi. En contre-partie, pas de recrutement de joueurs de gros calibre jusqu’à ce jour. Cette série de décisions jugées hâtives et cette politique d’austérité auront de très mauvaises répercussions et ne feront qu’affaiblir davantage un effectif déjà réduit. Et si on prend en considération les nouvelles sanctions d’interdiction de recrutement annoncées par le TAS, honnêtement on ne peut que s’attendre à des lendemains qui déchantent pour ce CSS qu’on croyait sorti du tunnel. Et quand on apprend aussi qu’un autre membre du comité de soutien financier de poids, qu’est Abdelaziz Makhloufi, a décidé d’emboîter le pas à Hassen Châabane et de se retirer après la Coupe arabe, on ne peut que se poser la question : à qui profitera cette «guerre de clans» au plus mauvais moment? Certainement pas au CSS qui risquerait un retour de crise assommant après tous les efforts déployés pour réussir à refaite surface.