L’artisanat tunisien, filon d’idées et de créativité, est un vieux secteur ancestral qui se transmet de génération en génération. A travers nos différentes régions, il continue à marquer des points et créer, toute proportion gardée, une certaine valeur ajoutée.
Aujourd’hui, ce secteur a pu se donner une image propre à lui et s’offrir un label typiquement tunisien qui a su détenir une part de marché. Et combien de salons et manifestations, ici ou ailleurs, l’ont mis à l’honneur et fait valoir ses articles et produits, alliant ainsi authenticité et modernité. Bref, notre artisanat mérite beaucoup plus que ce qu’on lui a donné. Il aura, désormais, son festival «Festiv’Art» dont la 1ère édition se tient aujourd’hui dans l’enceinte de la médina, à Yasmine Hammamet. Il s’agit, alors, d’un premier rendez-vous auquel participent nos artisans issus de tous les horizons. Ainsi, ils représenteront les 24 gouvernorats du pays, s’étalant sur plus d’un mois, à partir d’aujourd’hui jusqu’au 3 septembre prochain. Le choix s’est porté sur Hammamet de par sa vocation touristique spécifique, en tant que destination fort prisée par des visiteurs étrangers, notamment. Durant cette période, cette exposition s’ouvrira, quotidiennement, de 18h jusqu’à 1h du matin. C’est que l’artisanat tunisien vaut bien la messe. Il aurait été doté d’un statut privilégié, étant donné qu’il dispose d’un potentiel économique si riche de 350.000 artisans contribuant à hauteur de 5% du PIB. D’autant plus qu’il a à son actif des talents créatifs et un patrimoine professionnel dépositaire d’imaginaire social et culturel. Faute de vision et de bonne volonté, ce secteur, pourtant porteur, s’est vu marginalisé et voué à l’abandon. Au fil du temps, on le gratifie, à chaque fois, de mesures de promotion exceptionnelles, sans lui consacrer une vraie stratégie de développement, et encore moins de rentabilité et pérennité.
Ceci ne saura se réaliser sans des mécanismes d’appui à sa commercialisation et l’écoulement de ses produits sur le marché local.
Tous les métiers présents
Or, cela nécessite bel et bien qu’on lui fournisse les possibilités d’avoir sa matière première. Et qu’on doive lui permettre de s’exposer pour bien s’exporter. A quoi, semble-t-il, s’en tient l’Office national de l’artisanat tunisien, qui œuvre sous la tutelle du ministère du Tourisme. Toutefois, ce dernier n’a jamais compris que tourisme et artisanat sont deux faces d’une même monnaie. Et que l’un dépend de l’autre, à bien des égards.
Outre la Journée nationale de l’habit traditionnel et le fameux salon annuel de la création, le secteur s’est toujours réduit à de simples foires commerciales dont ni l’apport, ni la portée ne sont guère évalués. Certains événements y liés n’ont plus raison d’être, quitte à devenir des shows folkloriques ordinaires. Selon un communiqué qui nous est parvenu de l’Onat, cette première édition du «Festiv’Art» verra la présence de toutes les spécialités et filières artisanales et comprendra également un menu d’activités, d’ateliers de formation et des spectacles culturels destinés à tous les âges. Alors, il serait temps de goûter à nos traditions et bien sentir les 24 parfums de nos artisans.