Accueil Société tourisme et sport : Algériens et Tunisiens : un cœur qui bat à l’unisson

tourisme et sport : Algériens et Tunisiens : un cœur qui bat à l’unisson

Des centaines de milliers parmi les touristes algériens en vacances en Tunisie ont fêté en grande pompe la qualification des Aigles de Carthage pour la demi-finale. A méditer.

La CAN de football qui se déroule actuellement en Egypte a, sans doute, été une nouvelle occasion pour constater à quel point Algériens et Tunisiens filent le parfait amour. Certes, cela n’est pas nouveau, comme en attestent des siècles de bon voisinage, de luttes communes et de solides liens de fraternité que rien n’a pu cisailler, malgré les épreuves du temps et la délicatesse des conjonctures traversées par les deux pays. Mais, ce qui est plus remarquable, c’est que cet amour ne cesse de pendre, au cours des dernières années, des dimensions exceptionnellement illimitées grâce au football.
Fulgurant phénomène social jouissant d’une popularité planétaire, le sport-roi a davantage uni les peuples algériens et tunisien qui le vivent désormais comme un seul homme, comme une unique entité.

Frères de cœur
On l’a vu lors de la demi-finale, et on peut la vérifier aujourd’hui : les cœurs des uns ne battent que pour les cœurs des autres et l’on s’aime toujours aussi bien dans les moments de joie que dans les pires des événements. «Du jamais vu» avoue un hôtelier de Gammarth qui ne tarit pas d’éloges sur nos voisins. «Ils ont, indique-t-il soutenu les Aigles de Carthage plus passionnément que les nôtres durant tous les matches de la CAN.
Et dès que la Tunisie se qualifie, ils s’empressent de célébrer «l’événement» dans une ambiance de fête, comme si c’est l’Algérie qui venait de gagner». Dans un autre hôtel de Hammamet, des résidents algériens ont fêté la victoire des nôtres jusqu’à 4h00 du matin sur la plage. Et cela en chantant et en dansant au clair de la lune, avant d’achever leur «nouba» par une baignade dans la mer ! A Sousse, autre destination prisée par nos voisins, tous les hôtels font l’objet d’une grande ruée algérienne à chaque match disputé pour notre sélection. Ils s’y amènent, armées de drapeaux tunisiens et fredonnant les avis de nos stades.

Un touriste algérien paye l’addition pour tout le monde !
Toujours à Sousse, un salon de thé connu pour être le plus fréquenté par les Algériens a été obligé de refuser du monde à l’occasion des rencontres de l’Algérie et de la Tunisie. La façade garnie de drapeaux des deux pays, cet établissement reste exceptionnellement ouvert jusqu’à l’aube… pour ne pas gâcher la fête. Dans un hôtel de la station balnéaire d’El Kantaoui, et à la fin du dernier match Tunisie-Madagascar remporté brillamment par nos représentants (3-0), un touriste algérien, au summum de la joie, n’a trouvé mieux que de payer l’addition de toutes les tables, au moment même où l’un de ses compatriotes, également comblé par la qualification tunisienne, s’est chargé de la distribution, gratis de glaces à tous les présents.
Et c’est également à cause des manifestations d’allégresse algériennes que les rues de nos villes et cités ont été le théâtre d’embouteillages et de goulots d’étrangement. C’est aussi grâce à eux qu’hôtels, cafés, bars et restaurants ont battu, à l’occasion, leurs propos records de recettes.
C’est enfin à la faveur des largesses de ceux-ci que des serveurs ne comptent plus le pourboire abondamment engrangé à chaque sortie des sélections de deux pays. Tout cela sans oublier que des algériens sont allés jusqu’à confectionner des drapeaux unis, envelopper leurs voitures de banderoles géantes aux couleurs tunisiennes. Mansour Galaâji, 42 ans, est l’un des Algériens les plus épris de la Tunisie qu’il affirme visiter deux à trois fois par an. «Vous savez, lance-t-il, la Tunisie et l’Algérie, c’est 2 en 1. L’histoire le confirme. Et cela ne va pas changer demain ou après-demain. On partage les mêmes valeurs, les mêmes ambitions. Le football, opium des peuples, a eu pour effet de consolider les bases de notre communion, mais aussi de nous faire oublier, l’espace de cette CAN d’Egypte, la mauvaise conjoncture politique et sociale que vivent encore nos deux pays».
Des propos qui résument tout.
Mohsen ZRIBI

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