Costumes d’époque et décor pour le moins minimaliste et pas très élaboré, la pièce a, malheureusement, manqué d’éclat et n’a pas vraiment épaté.
Ils étaient nombreux à s’être déplacés, lundi dernier, au Théâtre antique de Carthage, pour découvrir l’une des œuvres de feu Mansour Rahbani «Moulouk el-Tawaëf».
Programmée pour deux soirées successives dans la 55e édition du Festival international de Carthage — qui a pris son élan le 11 juillet dernier — , «Moulouk Al Tawaëf» est une des importantes comédies musicales du compositeur et producteur libanais. Né à Antélias en 1925 et décédé le 13 janvier 2009, Mansour Rahbani avait formé avec son frère, feu Assi Rahbani, un duo connu sous le nom des « Deux Frères Rahbani » qui, avec leurs innombrables compositions musicales présentées au public par la voix exceptionnelle de la Diva libanaise Fairouz, épouse de Assi, a révolutionné l’histoire de la musique au Liban, ainsi qu’au Moyen-Orient. Une partie importante des textes et de la musique des interprétations musicales de la Diva est composée par les frères Rahbani qui étaient également ses producteurs.
Suite au décès de son frère Assi dans les années 80, Mansour s’est notamment dirigé vers le théâtre musical, et a réalisé des pièces de qualité scandant les années 90 et le début du XXIe siècle, dont « Moulouk el-Tawaëf », « Al-Moutanabbi », « Gebran wal Nabi », « Zennobia » et la dernière en date «Le Retour du Phœnix».
La pièce musicale «Moulouk al Tawaef» a été présentée pour la première fois en 2013 sur la scène du Casino du Liban. Elle a été écrite et composée par Mansour Rahbani, réalisée par Marwan Rahbani qui signe également la production avec Ghadi Rahbani et Oussama Rahbani.
Interprétée initialement par l’acteur et chanteur libanais Ghassan Saliba et la chanteuse Carole Samaha, cette dernière est remplacée par l’actrice et chanteuse Hiba Tawaji. C’est surtout pour ces deux stars que le public tunisien s’est déplacé en grand nombre pour assister à leurs performances respectives sur la scène de Carthage. En compagnie d’une équipe d’acteurs, musiciens, chanteurs et danseurs, ils nous ont chanté en playback les magnifiques compositions de cette œuvre ancrée au cœur d’Al-Andalus.
Son auteur revient sur le conflit des confessions qui a déchiré et causé la perte de cet empire, en écho à une situation dans laquelle s’empêtrent éternellement le Liban et bien d’autres pays.
Costumes d’époque et décor pour le moins minimaliste et pas très élaboré, la pièce a, malheureusement, manqué d’éclat et n’a pas vraiment épaté, côté forme. Rien de transcendant, côté mise en scène et scénographie (l’éclairage était très timide par moments), le spectacle n’était pas toujours au rendez-vous et le ton était assez fade.
Les pierres antiques ont pris le dessus sur cette fresque historique qui est peut-être plus adaptée à d’autres espaces moins imposants ou qui tout simplement a fait son temps et ne survit que grâce au nom de son auteur et ses deux têtes d’affiche.
Cela n’a pas empêché les fans et autres admirateurs des protagonistes du spectacle de bien réagir à certains tableaux et autres passages, applaudir fortement les artistes et surtout rendre hommage aux superbes compositions de Mansour Rahbani.
Accueil Culture Festival international de CarThage – «Moulouk el-tawaëf» de Mansour Rahbani : Rien de transcendant, côté mise en scène
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