La scène du Festival International de Hammamet a vécu, le mercredi 2 août, une soirée hautement rythmée en deux parties avec le percussionniste Imed Alibi et le compositeur et multi-instrumentiste Khalil Epi avec leur projet «Frigya» et le groupe français de musique électronique Acid Arab, accompagné du chanteur algérien Sofiane Saidi.
La première partie de la soirée a célébré la richesse du patrimoine musical nord-africain avec Imed Alibi aux percussions et Khalil Hentati alias Epi au clavier et machines, avec «Frigya» leur 3e album signé chez le label Shouka.
Sur une durée d’une heure de scène, les deux artistes ont proposé un spectacle musical à la croisée des genres entre la musique traditionnelle et la musique électronique, le tout dans un cadre ultra-percussif, alternant machines, clavier et percussions.
Ils ont introduit le concert avec un morceau conçu spécialement pour le Festival International de Hammamet, une revisite du son de la «céleste bienveillance» (Hezb Al Latif) «Ya latif w ya latif» d’Ahmed Jelmam. Rythme cardiaque accentué, le public focus sur la scène, s’est bien mis dans le bain pour explorer un univers sonore prosélyte.
«Frigya», l’album joué à cette occasion, est le fruit d’années de recherche et de création et puise dans le patrimoine immatériel nord-africain et notamment les musiques «Mezwed» et «Bedoui» avec une interprétation électronique, pour offrir des sonorités uniques et ouvrir des perspectives auditives contemporaines.
La deuxième partie de la soirée a été assurée par le groupe français de musique électronique Acid Arab, accompagné du chanteur algérien Sofiane Saidi. Acid Arab, composé de Kenzi Bourras au clavier (qui a notamment joué avec le chanteur algérien Rachid Taha) et Hervé Carvalho et Guido Minsky aux machines, est une fusion musicale franco-algérienne, entre la musique électronique et des sonorités arabes moyen-orientales et méditerranéennes.
En compagnie du «Prince du raï 2.0» Sofiane Saidi, le groupe a proposé un concert vibrant et a joué un répertoire de 12 morceaux dont leurs tracks populaires «Leila», «Acid Chawi», «Habaytak» et «Still». Sur une durée d’une heure et demie de scène, les artistes ont proposé un catalogue musical à multiples genres intégrant les sons de la’’ gasba’’ algérienne, de la ‘’dabkah’’ synthétique, du rai et bien d’autres styles.
La voix de Sofiane Saidi, ses sursauts, sa danse et la résonnance de la plateforme d’Acid Arab ont enveloppé le théâtre du FIH, bouillonnant et branchant le public dans un carrefour sonore actuel et d’antan. Au milieu des synthés, de la house et de la techno, les sonorités arabes et méditerranéennes ont pris une autre forme pulsative, garantissant la longévité du caractère de leurs sons.
Mohamed Ali Elhaou
6 août 2023 à 14:24
Article extraordinaire plein d’informations et caractérisé par une connaissance fine des acteurs de ce spectacle. Bravo!