La forte personnalité des responsables a aidé à l’épanouissement des joueurs…
C’était le bon vieux temps ! Le temps de la génération du milieu cabiste Ali Mfarej qu’on surnommait à Bizerte le Netzer du CAB, en allusion au blond de la sélection allemande des années 70. C’est lui qui a marqué le but égalisateur contre l’ESS à Sousse, synonyme de sacre lors de l’ultime journée du championnat en 1984. Une date inoubliable comme celle de 1982 (Coupe de Tunisie contre le CA) et bien d’autres. Il était là à tous les bons «coups».
L’équipe cabiste c’était du solide ! «La solidité justement du CAB s’est construite peu à peu grâce à un comité directeur travailleur, connaisseur et surtout charismatique. La relation responsable-joueur était familiale, c’est-à-dire dominée par un respect mutuel. On avait beaucoup de plaisir à jouer, à nous surpasser et la persévérance a fini toujours par payer.
Défendre les couleurs du club était au-dessus toute autre considération. On ne parlait pas argent du tout. On savait que les bons résultats entraînaient automatiquement des récompenses.
On recevait des primes de match et on était content d’encaisser un chèque d’un montant pas gros. Aujourd’hui, le professionnalisme a pourri en quelque sorte notre football. Il a fait des clubs de premier rang et d’autres qui font de la figuration. La surenchère matérielle lui a donné le coup de grâce malheureusement. On ne se donne plus à fond sur un terrain, on fait plutôt des calculs. Les temps ont tout simplement changé», nous affirme l’ex-coqueluche du CAB.
Et continuant sur sa lancée : «L’arrivée de Samir Yaâcoub à la tête du club a le mérite de rompre avec le provisoire qui dure.
L’ancienne situation a été pour beaucoup dans la dégringolade de l’équipe dans les profondeurs du classement, ces dernières années.
Son apport donc sur le double plan matériel et de la stabilité donnera certainement ses fruits tôt ou tard» ! Et comme Ahmed Bourchada, il pense que «la balle se trouve désormais dans le camp des joueurs».
On sait que les responsables actuels n’ont pas lésiné sur les moyens pour faire redémarrer la «machine» cabiste, encore grippée.
En outre, le public bizertin, lui non plus, ne lésine pas sur l’effort, un effort qu’il manifeste de plusieurs façons… Un soutien inconditionnel et intarissable !