Rentré bredouille de son périple à Addis-Abeba, le Club Africain n’a pas le temps de cogiter et devra s’attaquer dès cet après-midi à la citadelle étoilée.
Effacer sa déroute en terre éthiopienne, le CA sait à quoi s’attendre en jouant aujourd’hui à Sousse contre l’ESS. Une rude opposition en vue de la part d’une équipe qui constitue la bête noire des Clubistes ces dernières années. Rendez-vous est donc pris aujourd’hui à l’Olimpico pour tordre le coup à la fatalité et ne pas s’enliser à terme. Tenu en respect par le promu gafsien, lors de la seconde journée de la Ligue 1 (Groupe A), après avoir pourtant annoncé la couleur en préambule de compétition à Ben Guerdane, le CA va devoir trouver les ressources mentales pour se réinventer en championnat après un cuisant revers en C3.
Pour plus d’audace
Ce faisant, les critiques ont fusé de partout après la leçon d’humilité et de réalisme infligée par Bahir Dar Ketema. Nullement épargné, le staff technique concentre et cristallise depuis les reproches des fans, des inconditionnels qui pointent du doigt le plan de jeu, trop prudent à leur goût, ainsi que le choix de quelques joueurs alignés d’entrée. Pourtant, à Addis-Abeba, Saïd Saïbi a opté pour un 4-3-3 qui a basculé tantôt en 4-3-2-1 avec Skander Laâbidi et Mohamed Amine Hamrouni sur les flancs, la paire Taoufik Cherifi-Ameur Omrani dans l’axe, le trident Ahmed Khélil-Chiheb Laabidi-Ghaith Sghaier au cœur du jeu, et plus haut, un trio d’attaque composé de Bassem Srarfi, Ali Amri et Kingsley Eduwo. Maintenant, face à l’Etoile dans son fief de Sousse, Saïd Saïbi est appelé à revoir ses plans et sa copie tactique livrée à Addis-Abeba, s’il ne veut pas voir son onze plier une seconde fois de suite. L’on s’attend ainsi à du changement au niveau des trois lignes de jeu avec le recours à certains joueurs qui ont les qualités requises pour remettre le CA à flot.
A titre d’exemple, même s’il a été à l’origine du penalty accordé à son ancien club étoilé, la saison passée face au CA, Rami Bedoui pourrait retrouver sa place dans l’axe, alors que le jeune Ghaith Zaâlouni, brillant jusque-là sur le flanc droit une fois sollicité, devrait être titularisé. Aussi, l’on ne peut passer sous licence l’absence de quelques valeurs sûres du groupe en Ethiopie, en début de match. Pourquoi donc Wissem Ben Yahia n’a pas été lancé d’entrée? Quid du jeune Mtiri, un milieu pétri de talents? Pourquoi ce coup d’arrêt pour les deux Bleus que sont Souissi et Hammami? Et enfin, si Snana et surtout Zouheir Dhaouadi constituent une carte à jouer en cours de jeu, le «déclassement» de Hamdi Laâbidi, réserviste en Ethiopie, a de quoi alimenter les discussions des puristes. Bref, autant de questions en attente de réponses, alors que forcément, Saïd Saïbi, sur la sellette à présent, doit oser, car il n’a presque plus de jokers à griller, son destin étant suspendu à la production d’ensemble des siens, la première de Bikoro au milieu comme sentinelle ? Probablement dans un match musclé à l’entrejeu.