Accueil Actualités Hommage posthume | Un grand Officier de la promotion ”Bourguiba” nous quitte pour un monde meilleur

Hommage posthume | Un grand Officier de la promotion ”Bourguiba” nous quitte pour un monde meilleur

 

La promotion ”Bourguiba”, la première d’officiers de l’Armée nationale de la Tunisie indépendante qui comptait, au départ, 106 officiers des différentes armes, voit ces derniers temps ses effectifs se rétrécir, jour après jour, à tel point qu’elle se retrouve à la date d’aujourd’hui à deux douzaines d’officiers retraités. Les 80 autres étant partis pour un monde meilleur. Le dernier qui nous a quittés, tout dernièrement, est le Colonel-Major Othman Ben Bouzid. Il a été notre premier intendant militaire formé à l’Ecole supérieure de l’intendance. Il a rempli les fonctions d’Intendant militaire de l’Armée Nationale chargé des subsistances et de l’habillement près d’une vingtaine d’années.

Formé à l’Ecole d’administration militaire de Montpellier, et plus tard à l’Ecole supérieure de l’intendance, en France, il a rempli, tout au long de sa carrière, d’importantes fonctions dont celles d’adjoint de l’intendance, tout en assurant, parallèlement, la formation des cadres administratifs dont les corps de troupe des trois armées avaient grandement besoin, et ce, durant une dizaine d’années. Ensuite comme intendant militaire durant près de vingt années, après avoir assuré les fonctions d’attaché militaire auprès de notre ambassade à Alger pendant trois ans.

Cette haute fonction d’Intendant militaire chargé de l’habillement et des subsistances n’est pas une mince affaire. En effet, il fallait faire vivre dans les meilleures conditions possibles des dizaines de milliers d’hommes éparpillés sur tout le territoire tunisien et essentiellement sur la frontière tuniso-algérienne. Car notre armée qui, le 24 juin 1956, comptait, au lendemain de l’indépendance et lors de sa formation, quelque 1.500 soldats transférés de l’armée française et de la garde beylicale, a vu ses effectifs, compte tenu de la guerre d’indépendance de l’Algérie, se multiplier mois après mois à tel point qu’en 1958, ils étaient près de 20 mille hommes. Et en 1960, ses effectifs avaient atteint les 30 mille militaires. Aussi, ravitailler en produits alimentaires, d’une manière régulière, autant de personnels dispersés n’est pas une mince affaire, surtout que nos moyens matériels étaient, à cette époque, très limités. C’est là que le lieutenant, puis le Capitaine et ensuite le Commandant Othman Ben Bouzid a brillé de mille feux dans cette mission pénible, éreintante et exaltante à la fois. Les jours se ressemblaient. Le dimanche et les jours fériés n’existaient pas pour lui, car la mission primait et nos soldats postés à la frontière tuniso-algérienne ne devaient manquer de rien. Notre camarade Othman a brillamment réussi sa mission dans cette situation très délicate. 

Très apprécié par le Commandement pour ses grandes qualités humaines et pour ses excellentes capacités et compétences professionnelles, homme de parole, homme de principes, grand patriote et doué d’une discipline intellectuelle affirmée, il était très estimé par ses subordonnés pour l’intérêt qu’il leur portait, pour la considération qu’il leur accordait et pour l’estime qu’il leur assurait. Très proche de ses hommes, quel que fût leur grade, et très attaché à ses camarades de promotion, il n’a laissé aux uns et aux autres que des souvenirs inoubliables et l’exemple de l’officier supérieur modèle.

Appartenant à la 1ère promotion d’officiers, il n’a cessé d’être un membre très actif de l’Association des anciens officiers ainsi que celle des anciens auditeurs de l’Institut de défense nationale dont il était un membre très actif et envers lesquelles il était très généreux. Il a toujours été présent pour aider, financièrement, les activités de ces deux associations et n’a jamais hésité à les appuyer et à les soutenir. Il a aussi aidé de nombreux soldats qui ont servi sous ses ordres et qui étaient dans le besoin.

Repose en paix, notre cher Othman, et que Dieu t’accorde Son infinie Miséricorde et t’accueille dans Son éternel Paradis. Tes camarades de promotion ne t’oublieront jamais. Allah yarhmak.

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