A l’instar de ce que fait la Belgique, la Tunisie peut envisager une journée de traque contre la distraction au volant pour améliorer la sécurité routière sur son territoire.
On le sait depuis une très longue période, selon l’article 2, alinéa 3 du décret n°2000-151, l’utilisation du téléphone mobile lors de la conduite des véhicules est passible d’une amende de cinquième catégorie, soit 60 D pour infraction au Code de la route.
Ce qu’on sait moins, c’est que la distraction au volant n’englobe pas que le recours au smartphone pendant qu’on conduit, ce qui est nocif et dangereux, mais aussi touche à l’ensemble des comportements inappropriés que la police peut réprimer en toute légitimité. Même si les mesures répressives ne sont pas les solutions les plus stratégiques et idoines, elles répondent parfois à un besoin de remettre de l’ordre sur nos routes.
Qu’en est-il de la distraction au volant ?
Compte tenu du bilan alourdi de victimes d’accidents, l’institution d’une journée de tolérance zéro sur les routes tunisiennes peut être une option envisageable. Ceci d’autant plus que des pays développés, bien qu’avec une meilleure sécurité routière, n’hésitent pas à l’appliquer. En effet, la Belgique vient de lancer, en ce début de semaine, deux journées de tolérance zéro sur ses routes pour traquer la distraction au volant. C’est que ce comportement routier à risque semble sévir partout, sans scrupules. Et il n’est pas rare de voir, en tout temps, des conducteurs boire, manger, téléphoner, en tenant simultanément le volant. Qu’en est-il de la distraction ? Elle se définit comme un glissement de l’attention vers une activité autre que celle nécessaire à la conduite. On peut être distrait de 4 manières : distraction visuelle, cognitive, physique et auditive. Une même activité peut être à l’origine de plusieurs formes de distraction, par exemple, la manipulation du téléphone au volant est particulièrement dangereuse, car elle regroupe les 4 types de distraction.
En Tunisie, on est un peu à la traîne dans la lutte pour des routes plus sûres, avec l’impunité qui sévit. Il s’agit alors de s’inspirer de la dernière campagne de sensibilisation en Belgique contre la distraction au volant. Ensuite, deux jours de surveillance totale ont été effectués par sa gendarmerie qui a remarqué une amélioration de la sécurité routière à ce niveau, avec une baisse des infractions, passant de 100.000 à 90.000 amendes. Mais la distraction au volant a causé 50 décès et plus de 5.000 blessés par an. En Tunisie, en termes de décès, la proportion est quasiment similaire avec 35 décès, et ce, jusqu’au 10 de ce mois, à cause de « manque de vigilance », selon les données de l’Observatoire national de la sécurité routière (Onsr). Cependant que 11 blessés ont été recensés, pour faute d’inattention.
Conseil d’ami
Même si des ONG, telles que l’Association des ambassadeurs de la sécurité routière (ASR), n’ont de cesse de déployer des messages d’avertissement contre les dangers sur la route, notamment pendant les périodes de fêtes et de célébrations, une campagne contre « les chauffards » sur la route ne serait pas de trop. Du moins, avant d’inciter tous les conducteurs à bannir l’usage du « smartphone » dans leur véhicule. Parce qu’une conduite sûre commence par une bonne préparation.
Conseil d’ami et de bonnes pratiques pour rester concentré avant de prendre la route : déconnecter son téléphone, puis (pré)régler son mode de navigation ou la musique, et enfin mettre son appareil hors de vue. Ainsi, on pourrait sauver autant de vies.