La guerre entre le Hamas et Israël fait rage, 4 mille tonnes de bombes en quelques jours. Difficile de compter les victimes ; les vivants souffrent dans leur chair ; les frappes contre la bande de Gaza ont visé plus 2.800 cibles et 400.000 personnes déplacées, indiquent les sources de l’ONU. On décompte des milliers de morts et de blessés…Pilonnage, destructions, ruines et deuils ; 18 jours de guerre en 2021, 1 an et 18 jours en 2014, des négociations (bancales) ont mis fin aux conflits, mais pas à la situation des habitants de Gaza qui vivent en enfer sans que la communauté internationale ne s’en soucie. Gaza, un lieu clos dont on ne peut sortir, l’enfer, un étouffoir gardé par les Israéliens, une prison à ciel ouvert (à la lumière de son usage fréquent, cette image s’est imposée, elle sonne juste).
L’ancien Premier ministre français Dominique de Villepin, après avoir exprimé son chagrin et sa peine aux victimes israéliennes, a expliqué (sur France Inter) les raisons de l’étincelle qui a provoqué la guerre : «…Je ne suis pas surpris de cette haine qui s’est exprimée, quand on se souvient qu’à Gaza en 2006, la guerre en 2008, en 2012, en 2014 et encore en 2021, comme témoin sur place de cette prison à ciel ouvert, on parle de cocotte-minute, qu’une telle situation puisse inventer l’enfer sur terre, on se dit que quelque chose a été ratée par nous tous, par l’ensemble de la communauté internationale. » Le constat est amer, sans appel. Trop longtemps à bouillir sur le feu, la cocotte-minute a fini par exploser.
Et l’on se pose encore une fois la question : combien de temps va durer la guerre actuelle ? Tout porte à croire qu’elle va être plus mortelle et plus longue. Elle s’étend déjà aux pays voisins, des frappes aériennes simultanées ont visé jeudi les aéroports de Damas et d’Alep, les mettant hors service. Le proche avenir s’annonce sombre, la paix s’éloigne, y pense-t-on encore ? Comme dans toutes les guerres, cette dernière est accompagnée d’une débauche d’informations effroyables. Les dépêches tombent sans trêve, l’une s’ajoutant à l’autre, les télés, les radios et les sites d’information nous submergent de « scoops », d’exclusivités et…forcément de « fake news ». A ce sujet, l’on apprend qu’Elon Musk, le patron milliardaire du réseau social « X » (ex-Twitter), est accusé « d’utiliser sa plateforme pour diffuser des contenus illégaux et de la désinformation ». Il n’est pas le seul.
A longueur de journée, les chroniqueurs de tous bords expriment leurs humeurs, les analystes chroniquent. Dans la confusion et le désordre des « news », la rue propage ce qu’elle ingurgite en rajoutant des couches d’émotions et des brassées de commentaires. Personne n’y échappe.
A ce jeu, les journalistes et les amis d’Israël sont très efficaces, pour marquer les horreurs. Quelques-uns parmi eux usent d’une rhétorique abominable, sans prudence, n’hésitant pas à exploiter les images fortes qui rappellent une époque apocalyptique : ghettoïsation d’Israël, Blitzkriek, génocide sans fin, guerre d’extermination contre les juifs, j’en passe et des meilleurs. L’influence des lobbys ne s’est pas fait attendre, les marques de solidarité envers l’Etat juif se sont multipliées dans les villes occidentales.
Mais la question récurrente, essentielle et fondamentale que nous ne cesserons de poser revient sur le tapis : Netanyahou et ses alliés peuvent-ils échapper à la paix ?
Dans une interview accordée à Jean Daniel (Le nouvel Observateur), Shimon Peres, ancien Premier ministre d’Israël, partisan de la paix, déclarait : « Le monde autour de nous est en train de changer à une allure vertigineuse. Je suis persuadé que les réalités auront raison de l’obstination de Netanyahou, parce qu’il n’y a pas d’autre solution que la paix, ni pour Israël ni pour les Palestiniens, ni pour aucun pays arabe.» C’était en 1996.