La hausse des prix est sur toutes les lèvres. Elle s’invite partout, dans les débats, dans la rue… On ne pouvait faire l’impasse sur cette actualité brûlante qui touche de près le citoyen. L’inflation en Tunisie se répercute sur toutes les strates de la société, particulièrement sur les classes populaires qui demeurent les plus exposées à cause des envolées des prix des produits alimentaires. Bien que ce soit le cas un peu partout dans le monde, le gouvernement n’a pas pris jusqu’à présent des mesures concrètes pour juguler cette spirale inflationniste. L’économie nationale demeure toujours dépendante de nombreux aléas. Pour l’année en cours, le spectre de la sécheresse, la conjoncture internationale marquée par des tensions géostratégiques, la crise financière, autant de facteurs internes et externes qui entravent la reprise économique, encore lente.
Est-ce que le gouvernement est déterminé aujourd’hui à préserver le pouvoir d’achat des ménages et à limiter l’impact socioéconomique des hausses des prix ? Protéger le pouvoir d’achat des ménages : une question qui revêt une importance capitale pour le chef de l’Etat et qui doit être suivie de près et avec minutie par le gouvernement pour parer à la menace de la fraction sociale qui s’exprime à travers la détérioration.Aujourd’hui, les répercussions de la crise sanitaire du Covid-19 et de la guerre russo-ukrainienne ont chamboulé l’économie mondiale et nationale et généré des ruptures de stock des denrées alimentaires et autres produits destinés à la large consommation. Ces crises ont laissé des stigmates manifestes dans l’activité économique de tous les pays du monde.
C’est dire qu’indépendamment des crises cycliques qui peuvent se manifester et en dépit du contexte économique mondial marqué par la récession et un contexte géostratégique instable, la question du maintien de la défense du pouvoir d’achat des larges couches de la société est incontournable et relève de l’engagement de l’Etat d’une manière irréversible.A titre indicatif, et selon les statistiques de l’Institut national de la statistique (INS), les prix à la consommation ont augmenté de 0,8% en septembre 2023 après une hausse de 0,6% le mois précédent. Sur un mois, les prix des produits alimentaires ont augmenté de 0,9%, à la suite de la hausse des prix des œufs de 5,5%, des huiles alimentaires de 4,4%, des volailles de 4,1%. En revanche, les prix des légumes sont en baisse de 2,7% et les prix des fruits frais reculent de 0,8%.De même, les prix de l’alimentation ont augmenté de 13,9% sur un an. Cette hausse provient principalement de l’augmentation des prix du café en poudre de 35%, des œufs de 33,7%, des viandes ovines de 31,7% et des huiles alimentaires de 26%.
