Cela faisait quelque temps que Feryel n’avait pas présenté une exposition personnelle, sans cependant jamais s’éloigner de son public et de la scène artistique. Mais cette exposition est un magnifique rendez-vous avec une grande artiste.
D’abord le lieu, que l’on aurait cru dessiné par quelque architecte illuminé pour servir de cadre aux œuvres de Feryel Lakhdar. Un caisson de lumière blanche ouvert à pleins horizons, navire amiral voguant sur une mer qui avait choisi d’assortir ses couleurs et sa sérénité à celles des toiles. Dans cet espace où chaque ouverture est cadrée comme un tableau, demeure inachevée, à peine chaulée, au milieu d’une végétation et d’un site aujourd’hui abandonné et qui connut des heures de gloire, les œuvres de Feryel se faisaient surréalistes, oniriques. Sur de grandes surfaces, des plages de sable, des rivages marins, les femmes emblématiques de l’artiste se diluent, se difractent, s’envolent, et peu à peu se font abstraites.
Seules demeures ancrées les sculptures où de sublimes géantes prennent le soleil.
Les plages de Feryel sont des plages mentales, des plages de temps, des fractures dans l’espace qui gardent la trace et la mémoire des univers passés, et s’ouvrent sur de nouvelles dimensions. L’artiste, il est vrai, n’est jamais là où on l’attend. Toujours tentée par de nouvelles voies, de nouvelles expériences, elle arpente les strates de l’univers, brouille le temps et l’espace, compose, superpose, déstructure, nous perd pour mieux nous retrouver. Cela faisait quelque temps que Feryel n’avait pas présenté une exposition personnelle, sans cependant jamais s’éloigner de son public et de la scène artistique.
Mais cette exposition est un magnifique rendez-vous avec une grande artiste.