Accueil A la une Environnement et propreté des villes : Imposer le respect de la loi

Environnement et propreté des villes : Imposer le respect de la loi

 

La plupart de nos villes commencent à retrouver leur aspect d’antan. Débarrassées des nombreux étals anarchiques, elles sont redevenues plus vivables. La lutte contre ces vendeurs qui ne respectent aucune norme a donné des résultats qu’il faudra conforter avec une volonté de plus en plus déterminée.

Depuis plusieurs mois, en effet, beaucoup de municipalités ont entrepris des efforts pour mettre de l’ordre dans leurs cités et rappeler à qui de droit qu’il y a des règles et des lois à respecter si on veut se livrer à n’importe quelle activité commerciale.

On ne recommence plus

La tâche semblait difficile, au début. Car, ces gens qui s’adonnent aux différents commerces illicites se sont habitués durant la dernière décennie à un laisser-aller et à une indifférence de la part des nombreux gouvernements précédents. D’ailleurs, certains partis politiques de cette période ont tiré profit de cette situation qui leur permettait de pratiquer un certain clientélisme en fermant les yeux sur ces étals anarchiques. 

Ces commerçants se sont même constitués en force de pression en s’enrôlant dans le travail “syndical” grâce à un des syndicats que l’Ugtt appelle “parallèles”. Grâce, aussi, à un appui tacite des autorités en place lors des années passées, ces commerçants se sont partagé les espaces dans les principales villes du pays et se sont imposés par la force. Leurs “représentants” fixaient les carrés dans lesquels s’installaient les vendeurs, au point que c’est devenu un vrai marché de locations et de sous-locations des lieux.

L’incapacité des municipalités s’expliquait par l’indifférence des conseils municipaux voire par leur complicité ou, du moins, de certains de leurs membres. En tout cas, on a pu constater  ces derniers jours, un vrai travail qui consiste à débarrasser le paysage urbain de ce phénomène envahissant. Les autorités ont commencé à prendre les choses en main et à rétablir l’ordre et imposer le respect des lois. 

Dans le Grand-Tunis, la capitale en particulier, ce qui a été accompli est largement positif. Les rues sont devenues praticables et on ne se sent plus agressé par le comportement inacceptable de ces gens qui ont squatté tous les espaces publics et en sont devenus les maîtres incontestables. Ils évoluent dans ces espaces comme bon leur semble sans tenir compte, le moins du monde, des règles de bienséance et de politesse en de tels endroits.

Aujourd’hui, il ne s’agit plus de croire que tout est fini. Loin de là. En plus de cette volonté à éradiquer ce phénomène, il y a lieu de persévérer et de ne plus tolérer que tout recommence comme cela avait été le cas, à plusieurs reprises auparavant. L’interdiction d’occuper illégalement les espaces publics doit être définitive. Y compris pour ces marchands ou cafés qui débordent sur les trottoirs et même sur la chaussée.  

Deux autres phénomènes

Tout en étant satisfait du travail accompli et à poursuivre, les Tunisiens aimeraient que l’action s’étende un peu plus pour concerner d’autres dépassements non moins importants. Il s’agit surtout du dépôt, lui aussi anarchique, des déchets. Qui d’entre nous n’a pas constaté ces tonnes de gravats tout au long des routes ou en pleine nature ? Pourtant, on sait que des lois ont été édictées à cet effet pour infliger les sanctions les plus sévères aux auteurs de ces infractions. Malgré tout, ces actes continuent dans l’impunité la plus totale. Or, avec les moyens technologiques (drones, par exemple), il est possible de traquer ces individus dans les zones les plus touchées. 

D’autres anomalies peuvent être relevées comme le comportement de nombreux propriétaires de café qui n’hésitent pas à jeter leurs déchets sans aucun égard à la protection de l’environnement. Sur ce point, les municipalités restent impassibles et ne prennent aucune mesure visant à les rappeler à leurs obligations. Ces déchets qui portent la “signature” de leurs propriétaires (le marc de café, les boîtes d’emballage, etc.) devraient être traités autrement avant d’être jetés avec négligence.

En outre, il faudrait que les autorités municipales réagissent et trouvent la parade à deux autres phénomènes qui vont en s’aggravant. On voudrait parler de cette mauvaise habitude de certains habitants qui choisissent de déposer les ordures juste devant la porte d’entrée d’un établissement scolaire. C’est, particulièrement, déconcertant de constater ce silence général devant un tel fait. Où sont les agents municipaux ? Pourquoi placent-ils les conteneurs à proximité de ces établissements ? Quant à l’autre phénomène, il s’agit de l’appropriation de ces conteneurs par des gens qui fouillent dans les ordures. Dès le matin, des femmes, surtout, avec parfois leurs enfants, s’installent face aux poubelles pour en retirer les objets qui les intéressent. A la fin du travail, ces femmes remettent le fruit de leur journée à un collecteur motorisé.La généralisation de ces scènes ne manque pas de gêner ceux qui viennent déposer leurs déchets dans ces poubelles. Toujours est-il qu’il reste beaucoup à faire pour restaurer l’aspect attractif de nos villes. 

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