La Tunisie a toujours été une destination de choix pour les opérateurs internationaux opérant dans le secteur automobile. Elle a été de tout temps considérée comme un marché évolutif qui, jadis, avait accompagné le développement de l’industrie automobile et, aujourd’hui, partage une vision commune pour l’avenir d’une mobilité réinventée, responsable et plus équitable.
La Tunisie a toujours su dépasser les frontières et regarder à l’international pour se développer à l’export et constituer une base forte de sous-traitance pour attirer un constructeur automobile. Elle a aussi engagé des programmes de formation au profit des ingénieurs et des techniciens pour accroître l’offre de services que représente une main-d’œuvre moins coûteuse et des conditions d’implantation privilégiées, mais surtout de développer une industrie nationale propre et génératrice de croissance. La Tunisie bénéficie d’une proximité géographique déterminante avec les pays européens et a signé des accords de libre-échange avec les marchés d’Afrique subsaharienne, du Moyen-Orient et de l’Union européenne.
Un large éventail d’activités
Le secteur des composants automobiles ne cesse de croître, même avec la persistance de la crise financière qui a frappé de plein fouet le secteur automobile à travers le monde, il continue sa tendance haussière.
D’après les statistiques, le secteur connaît, depuis une décennie, une croissance annuelle moyenne de 12%. Il compte plus de 260 entreprises, dont 66% totalement exportatrices, plus de 130 entreprises sont étrangères, plus de 80.000 postes d’emploi sont créés et le secteur a réalisé plus de 2 milliards d’euros d’exportation de pièces détachées automobiles.
Le secteur automobile recouvre un large éventail d’activités différentes correspondant à l’ensemble des maillons de la chaîne de valeur : composants électriques et électroniques, câbles, moteurs et composants de moteur, autres composants mécaniques, plastiques et caoutchouc, textiles et cuirs, assemblage des véhicules, ainsi que les systèmes logiciels et la conception.
Les incitations fiscales favorables aux investissements directs étrangers, la proximité de la Tunisie par rapport à l’Europe et le flux croissant des diplômés techniciens et ingénieurs sont des facteurs attractifs des multinationales de l’industrie automobile.
12,6 milliards de dinars d’exportations
Les objectifs fixés à l’horizon 2025 sont: atteindre les 12,6 milliards de dinars d’exportations, des investissements à hauteur de 26 % du PIB automobile, la création de 120.000 emplois avec un taux d’encadrement de 20% et un taux d’intégration des activités économiques de 50% pour monter les chaînes de valeur. Cinq nouvelles implémentations sont prévues : une unité d’assemblage finale de véhicules électriques, deux équipementiers automobiles de rang 1 et deux centres de compétences.
L’ambition de la stratégie est de réussir la montée dans la chaîne des valeurs en assurant le passage de l’assemblage à des activités à plus grande valeur ajoutée. Les investissements seront orientés vers les domaines suivants de la filière automobile : les systèmes de navigation et de conduite avancée, la mécatronique, les matériaux innovants et l’efficacité énergétique.
Réussir la montée dans la chaîne de valeur
Les professionnels tunisiens s’emparent des nouveaux «process» et sont équipés pour travailler en phase avec les groupes internationaux, dont certains sont déjà implantés depuis de longues années en Tunisie et ont déplacé le curseur jusqu’à créer leurs propres centres de recherche et développement, adossés à leurs sites de production.
L’industrie automobile apporte une contribution de poids au développement du secteur mécanique et électronique et à l’économie tunisienne. Notre site accueille de grands équipementiers mondiaux de France, d’Allemagne et d’Italie qui sont à la pointe de la recherche et du développement en matière de production. Ils pourraient permettre à l’industrie automobile tunisienne de réussir la montée dans la chaîne de valeur et d’évoluer de l’assemblage à des activités à plus forte valeur ajoutée.
Le partenariat entre la Tunisie et l’Union européenne devrait adopter la coproduction comme modèle de coopération économique «gagnant-gagnant». Ce dernier implique la mise en place de partenariats, et non la sous-traitance, pour un partage équitable de la valeur ajoutée, le développement conjoint d’une chaîne de valeur, générant de la valeur ajoutée localement et à chaque étape de son cycle. Ceci permettra à toutes les parties prenantes le partage de technologies et de la montée en gamme dans le respect de la responsabilité sociale et environnementale, des investissements durables.
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