Depuis quelques années, les enjeux climatiques n’ont jamais été aussi importants et aussi sensibles vu leur impact sur l’environnement.
Et c’est certainement notre manière de réagir et de composer avec ces enjeux qui semble conditionner aujourd’hui toutes les économies et leur croissance. Une équation qui a amené la majorité des pays à repenser en profondeur leurs modèles de développement et à mettre en place de nouvelles approches de production et de consommation.
Nul besoin, donc, de génie pour affirmer que dans cette nouvelle conception, l’écologique serait en point de mire. Une pratique quotidienne qui conditionnerait la survie économique.
Une exigence qui repose fondamentalement sur l’économie circulaire, c’est-à-dire le réinvestissement dans les solutions durables et plus précisément le verdissement de la croissance.
La Tunisie, à l’instar de tous les pays, n’a pas été insensible à cette question. D’ailleurs, depuis 2015, un cadre spécifique à l’économie verte a été mis en place. En octobre 2022, notre pays a finalisé une étude stratégique fixant les « grandes orientations permettant une transition vers une économie bas carbone, circulaire et durable dans tous les secteurs ». Un engagement qui consiste à « réduire, dans une première étape, l’intensité carbone de 45% en 2030 et d’atteindre, ensuite, la neutralité totale en 2050 ».
Cette prise de conscience et ces bonnes intentions sont restées, malheureusement, sans suite. En effet, comme le soulève une étude réalisée en 2023 par la fondation Friedrich-Ebert-Stiftung, « malgré la formulation de politiques favorables à la soutenabilité économique, la Tunisie n’arrive toujours pas à rompre avec son modèle de développement, alors totalement essoufflé et loin de répondre aux nouvelles exigences ».
Cette passivité et cette incapacité d’activer cette transition sont déjà très lourdes de conséquences. En témoignent un déficit public toujours très élevé, une croissance presque négative, un taux de chômage à la hausse et des perspectives incertaines.
Reste que certains observateurs assurent que ce manque de réaction ne pourrait pas durer. La Tunisie ne tarderait pas à passer à l’action. Elle n’a pas le choix en tout cas. Cette conviction tient compte du fait que l’économie verte est désormais le seul moyen pour notre pays d’inverser les crises profondes, de réconcilier croissance et environnement, de réduire rapidement les inégalités sociales qui ne cessent de se creuser, et de prétendre, par conséquent, à un développement inclusif, responsable et durable.
Et ce n’est pas tout. Cette nouvelle approche a le mérite de doter toute économie d’une large capacité de créer rapidement des postes d’emploi. En France, à titre indicatif, l’économie verte représente environ 4 millions d’emplois. En 2030, le nombre serait, selon les projections, de 24 millions. Rien que cela !
Ce qui est certain donc, c’est que l’avenir sera vert, et renouvelable. Il sera aussi et surtout social, un objectif tant espéré par nos premiers responsables.