Le syndicat a préparé un dossier complet sur les violations et dépassements qui sont contraires aux nombreuses dispositions que comprennent les conventions internationales et la Constitution qui stipule que la liberté de l’action syndicale et le droit de grève sont garantis.
« Celui qui veut nous entraîner dans des conflits et détourner l’attention des Tunisiens et de l’Ugtt des vrais problèmes, dont notamment les conditions sociales difficiles, la pénurie des produits alimentaires de base et la crise économique, se fait des illusions», a indiqué hier le secrétaire général de l’Union générale tunisienne du travail (Ugtt), Noureddine Tabboubi, à l’ouverture des travaux de la commission administrative extraordinaire de l’Ugtt à Hammamet.
Le secrétaire général réagissait à la comparution de syndicalistes devant le tribunal de première instance de Sfax. Et d’ajouter : «L’Ugtt a opté pour une démarche claire et sait se défendre par tous les moyens légaux et légitimes».
Il a précisé que la région de Sfax, bastion de l’action syndicaliste, a été prise pour cible, en témoigne la poursuite des pratiques visant à provoquer la centrale syndicale. Ces pratiques vaines ne peuvent que renforcer la solidarité et la cohésion au sein de l’Ugtt et inciter les syndicalistes à militer en faveur de l’intérêt suprême du pays. Ces pratiques contre les syndicalistes constituent une violation de la Convention 135 ratifiée par la Tunisie
De son côté, Sami Tahiri a souligné, dans une déclaration, que la commission administrative extraordinaire a été convoquée à la suite de la comparution devant la justice de syndicalistes, dont le secrétaire général de l’URT, à Sfax, Youssef Aouedni, poursuivi pour de graves accusations.
Le porte-parole de l’Ugtt, ajoute qu’un non-lieu a été prononcé par le tribunal de première instance de Sfax 1, après une audience qui a duré plus de sept heures. «Nous estimons que le ministère public a faussement qualifié l’affaire qui a pris une autre tournure : d’un simple litige entre des personnes privées à une accusation d’association de malfaiteurs», s’est-il interrogé, soulignant que ces pratiques contre les syndicalistes constituent une violation de la Convention 135 ratifiée par la Tunisie pour protéger les responsables syndicaux.
«Les procès intentés contre les responsables syndicaux et la poursuite de la détention d’Anis Kaabi, depuis janvier 2023, sans jugement constituent des pratiques visant à déstabiliser les syndicalistes», a-t-il affirmé. «Nous sommes convaincus au sein de l’Ugtt que notre organisation est visée à travers les divers procès intentés contre ses responsables, afin de détourner son attention des problèmes réels, tels que les questions de la compensation, des établissements publics, de la dette extérieure, du budget de l’Etat, de la pauvreté, du chômage, et de la hausse des prix», a indiqué Tahri. «La centrale syndicale jouera pleinement son rôle national, malgré les obstacles auxquels elle est confrontée».
Le syndicat a préparé un dossier complet sur les violations et dépassements qui sont contraires aux nombreuses dispositions que comprennent les conventions internationales et la Constitution qui stipule que la liberté de l’action syndicale et le droit de grève sont garantis.
Ce dossier sera soumis au Comité des libertés de l’Organisation internationale du travail (OIT) pour l’inclure dans les travaux de la conférence de l’année prochaine qui aura lieu du 27 mai au 15 juin, a-t-il ajouté.