Son style est inégalable, sa voix est chaleureuse, et l’émotion qu’il communique au public passe comme une lettre à la poste. Notre «crooner» national Adnene Chaouachi a assuré une soirée qui restera dans les annales du Festival international de Carthage, une scène à laquelle il a manqué terriblement.
Le public était au rendez-vous, il s’est déplacé nombreux pour ne pas rater ce grand retour tant attendu de celui dont le répertoire est fait de tubes et de grands succès. Car Adnene Chaouachi n’est pas seulement une voix authentique, il est aussi compositeur de talent et un artiste complet et généreux. La subtilité de son répertoire et l’élégance de sa présence lui ont valu l’amour d’un public de tout âge qui a fredonné tout au long de la soirée toutes les chansons qui l’ont bercé des années durant.
Dès les premiers instants, l’émotion était à son comble, Adnene Chaouachi est accueilli sur scène avec une longue standing ovation et des youyous; pour l’artiste et son public, le temps s’est arrêté avant d’attaquer le programme de la soirée avec une composition du Maestro Abderrahmane Ayadi «Rehlat Fannen». Et l’on enchaîne avec les chansons entre nouvelles et anciennes, le public a vécu un réel enchantement. Avec la complicité du Maestro Abderrahmane Ayadi, Adnene Chaouachi a sélectionné parmi son répertoire riche de centaines de chansons, les titres les plus marquants et qu’il considère charnière dans son parcours.
«Ahkili Aliha Ya baba» fait partie de ses plus beaux succès et c’est en compagnie d’une quarantaine d’enfants de la chorale Al Bouhayra qu’il a remonté le temps et nous a fait revivre notre enfance. La grande artiste Sonia Mbarek, celle qui, toute jeune, a chanté ce titre avec Adnene Chaouachi, était présente au premier rang, et avec toute l’élégance et la finesse du monde, il l’a invitée à revivre ce beau moment de complicité, et ce fut magnifique !
La soirée s’est poursuivie légère et douce, à l’image de notre artiste, il a enchaîné «Aibak», «Ya Nass Mahla Essahar» et d’autres encore que le public connaît par cœur. Il a rendu hommage à deux de ses maîtres, le luthiste Mnawar Zarrouk et le ténor Hedi Mokrani. Et puisque c’était la veille de la commémoration de la fête de la République, il a invité la chanteuse à la voix d’or Rihab Seghaier à interpréter un poème de Mnaouar Smadah composé par Ayadi et de partager avec lui un moment de grâce et chanter en duo la chanson de Ridha Kalai «Chaghaletni».
«Ya om El Ouyoun Essoud» fut la cerise sur le gâteau, un beau moment d’énergie, de fête, de joie et de partage. La troupe des arts populaires était là pour rehausser le tout, le public était aux anges, Adnene sur un nuage et Abderrahmane Ayadi ne pouvait plus contenir son émotion. La synergie était totale et le public en redemandait encore.
Le finish aussi n’était point dépourvu d’émotion, le généreux Adnene Chaouachi a invité les artistes qui étaient présents à monter sur scène et chanter avec lui «Ellila Ellila».
Un spectacle qui a duré deux heures qui sont passées très vite comme une étoile filante, éclatante, éblouissante. Le plaisir partagé a fait de cette soirée un moment de communion avec un artiste qui a marqué plus d’une génération et qui fait partie d’une mémoire et d’un patrimoine musical indétrônablés.