Après une période d’accalmie, les enseignants ont choisi de revenir à la charge pour soulever, de nouveau, des revendications restées en suspens depuis l’année dernière. C’est ainsi que, dès le 20 novembre, ils ont décidé d’observer des mouvements de colère et de protestation.
Durant plusieurs jours, les enseignants suppléants et les contractuels ont porté le brassard rouge pour attirer l’attention des autorités sur la détérioration de leur situation et ce qu’ils considèrent comme des manœuvres dilatoires menées à leur encontre.
Appliquer les accords
C’est pourquoi ils ont entamé des actions offensives visant à mettre la pression sur le ministère de l’Education et le forcer à appliquer les accords conclus au cours des dernières négociations et, particulièrement, l’accord du 16 novembre 2022. La coordination nationale des enseignants suppléants (Cnes) se dit déterminée à agir jusqu’à ce qu’elle parvienne à la régularisation de la situation de tous les enseignants concernés.
La Fédération générale de l’enseignement secondaire (Fges) a, aussi, pris les choses en main pour épauler l’action de la Cnes. A cet effet, elle a assisté, mercredi dernier, à une séance de travail avec des responsables du ministère de l’Education. Ces pourparlers vont se poursuivre dans les prochains jours pour aboutir à une solution définitive afin de sortir le secteur de l’impasse dans laquelle il se trouve depuis plusieurs années.
D’ailleurs, le ministère a pris soin de rappeler qu’il avait pris toutes les mesures pour mettre en œuvre tous les accords conclus avec les enseignants. Il a rappelé que les retards enregistrés au niveau des versements des salaires sont principalement dus à des considérations techniques liées aux modifications de certaines clauses des contrats. En effet, il faut préciser que l’augmentation des émoluments en est la cause principale. Les salaires, faut-il le rappeler, vont augmenter et passeront de 750 D à 1.250 D à partir de septembre 2023 avec effet rétroactif et à 1.500 D à partir de septembre 2024.
D’ores et déjà, les enseignants concernés peuvent s’adresser aux différents commissariats régionaux à l’éducation dont ils relèvent pour prendre connaissance des modifications introduites sur les contrats.
Les parents s’inquiètent !
Malgré toutes ces mesures censées apaiser les tensions, les enseignants sont plus que jamais décidés à poursuivre leurs actions de protestation et à perturber le déroulement des cours. Selon la Fges, le ministère est appelé à finaliser les mesures de régularisation de la situation de la quatrième tranche restante des 1.000 enseignants concernés par le recrutement. De même, il est nécessaire d’établir une liste exhaustive de ceux qui sont “hors de la base des données” et régulariser leur situation. En outre, la Fges a proposé aux autorités de fixer un plafond pour leur recrutement et verser, au plus vite, les salaires des suppléants. En tout cas, ce qui est en train de se passer n’augure rien de bon, d’autant que la détermination la Cnes, soutenue par la Fges, est claire. Elle est prête à engager un processus devant aboutir à la satisfaction de toutes les exigences. Pour ce faire, la menace du boycott a été brandie. La date pour mener cette “bataille” est bien choisie puisqu’elle coïncidera avec la période prévue pour les examens de fin du trimestre.
Il ne faut pas oublier, justement, que c’est à partir du 4 décembre 2023 que les devoirs de synthèse vont commencer. Ils se prolongeront jusqu’au 16 du même mois. Les parents s’inquiètent déjà de voir le retour de ce climat de tension vécu tout au long des dernières années et qui a été à l’origine de graves préjudices pour nos enfants.