• Les habitants de Khan Younès : « On va où maintenant ? »
• Plusieurs immeubles, des jardins ainsi qu’une mosquée rasés en 2 minutes !
La trêve humanitaire décrétée à Gaza à la faveur d’une médiation égypto-qatarie, n’aura duré, en fin de compte, que l’espace de sept jours et « distillée en trois fois, avant de céder la place à une reprise des bombardements intensifs, faisant déjà, en 24 heures seulement, plus de 240 martyrs dans la bande de Gaza ».
Et même si certains observateurs évoquent une poursuite des négociations en vue de reprendre la trêve, la plupart se disent pessimistes, estimant que la trêve est définitivement enterrée. Mais comment en est-on arrivé à cette rupture dont les deux protagonistes se renvoient la responsabilité.
Le mouvement de résistance Hamas annonce qu’il a « proposé un échange de prisonniers et de personnes âgées » parmi les otages, ainsi que la remise à Israël des corps de détenus « morts dans les bombardements israéliens », mais sans obtenir de réponse de l’occupant israélien.
Khan Younès, zone de guerre
Le chef de l’entité sioniste, Benjamin Netanyahu, a, pour sa part, accusé le Hamas d’avoir « violé l’accord ». Outre l’opération menée à une station de bus à Al Qods occupée et les prétendus tirs de roquettes vers Israël, Tel Aviv a retiré ses émissaires à Doha et reprend l’escalade militaire.
Les bombardements et les tirs d’artilleries sont, désormais, partout dans Gaza, « plus particulièrement dans la ville de Khan Younès où des dizaines de maisons sont détruites avec les habitants à l’intérieur ».
Les observateurs sont unanimes à se poser la question sur la durée de ces bombardements et se demandent qui arrêtera la folie et la fuite en avant de Netanyahu ?
Premières conséquences de cette reprise des frappes, l’arrêt de l’acheminement des aides et secours médicaux. En effet, aucun camion d’aide n’est entré depuis la reprise des bombardements israéliens, mais des préparatifs sont en cours pour l’évacuation de plusieurs blessés », a affirmé à l’AFP Wael Abou Omar, chef de la communication du terminal de Rafah, point de passage entre Gaza et l’Égypte.
« Ils nous jettent dans la rue en plein décembre »
Egalement déplacé, Nader Abou Warda, 26 ans, témoigne que son épouse et ses trois enfants étaient samedi dans l’appartement d’un ami à Hamad, un quartier financé par les Qataris, où ils sont installés depuis qu’ils ont quitté Jabaliya, près de la ville de Gaza, au début de la guerre.
Les Israéliens «nous disaient que la ville de Gaza est une zone de guerre, maintenant, c’est Khan Younès, la zone de guerre, on va où maintenant? Dans la mer? Nos enfants, on va les faire dormir où?», s’emporte-t-il.
« Hier, ils disaient qu’il fallait évacuer l’est de Khan Younès, aujourd’hui, ils disent qu’il faut évacuer l’ouest », affirme-t-il.
Pour la communauté internationale, les Israéliens prétendent qu’ils préviennent les Palestiniens en les exhortant de quitter les lieux, mais en réalité, ces sommations sont lancées juste une demi-heure avec les bombardements.
Les témoignages désespérés des survivants
« Ils nous jettent dans les rues en plein décembre, dans le froid », s’insurge ce Palestinien de 21 ans, également déplacé de la ville de Gaza. «Ils nous disent d’aller à Rafah, mais là-bas, il n’y a plus aucune place dans les abris».
Après, c’est l’Egypte ; poursuit-il, qui a fermé ses portes devant les Gazaouis. Des civils qui errent dans toutes les directions sans trouver de refuge. Le siège total est imposé par l’occupant.
Nader Abou Warda raconte à l’AFP qu’il se demande comment il est encore en vie, après cinq raids aériens israéliens en moins de deux minutes sur un ensemble de trois mille logements.
Plusieurs immeubles, des jardins ainsi qu’une mosquée se dressaient ici.
Mais il n’en reste plus rien. Tout est rasé et désormais juste un immense nuage de fumée noire s’en dégage au milieu d’un vrombissement assourdissant des avions et les cris de gens, à peine visibles tant la fumée et la poussière emplissent tout, qui hurlent «Au secours!» ou «Ambulance!».