La crise actuelle du club gafsien se situe au-delà des problèmes de trésorerie et des performances sur le terrain, touchant profondément les relations avec ses fans, avec un contrat de confiance rompu.
Un fossé grandissant existe entre l’association et sa base de fans en raison d’une politique de gestion qui a « écarté» les fidèles, menaçant ainsi la survie d’un club âgé de 56 ans. Le come back d’El Gawafel dans la ligue des grands est menacé par une situation périlleuse, une trésorerie agonisante, un entraîneur démissionnaire et qui a été relevé par Jihed Zarrouk, et une position préoccupante à l’avant- dernière place du classement, forçant ainsi EGSG à jouer sa survie dans le play out. Cette descente aux enfers a été précipitée par une frénésie acheteuse lors de la première phase où les recrues tant espérées se sont avérées incapables de répondre aux attentes, si l’on excepte quelques rares nouveautés, mais ce n’est guère suffisant eu égard aux sommes colossales mises sur la table.
Pour des passerelles entre apprentis et tauliers
La crise actuelle met ainsi en lumière des lacunes dans la formation des jeunes. Plutôt que de dépendre uniquement des acquisitions onéreuses, le comité directeur actuel aurait dû investir dans le développement de jeunes talents locaux, pour offrir une solution à long terme, car ces jeunes du vivier ont souvent une connexion plus forte avec les couleurs du club et peuvent apporter un engagement renouvelé. Cependant, le constat actuel est que le vivier ne propose aucune alternative pour intégrer les jeunes dans l’équipe première, ce qui nécessite une réflexion profonde. Les responsables devront s’engager à exploiter les talents locaux, en créant des passerelles entre les catégories des jeunes et l’équipe première pour assurer un flux constant de nouveaux talents. Un constat alarmant qui renseigne sur cette politique défaillante dans la formation des jeunes, aucun joueur issus des catégories jeunes, n’a été aligné depuis le début de la saison( ?!).
Rétablir le lien avec les fans
La voix des supporters est cruciale pour restaurer la confiance. La communication actuelle a contribué au fossé entre le club et ses supporters, et l’affluence lors des dernières sorties renseigne sur cette désaffection (….). Le comité directeur, qui a coupé le cordon avec les supporters, doit impérativement rétablir ce lien vital, et impliquer activement les fans dans les décisions-clés pour réinstaurer le sentiment d’appartenance. Mais empressons-nous de dire que la fuite des fans est attribuée en partie à une politique de gestion déconnectée de des attentes, et le rétablissement de ce feeling passe inéluctablement par un réexamen approfondi des décisions prises par le comité directeur qui, au grand dam des tifosis, ont souvent agi en solo. C’est ainsi que, l’exécutif d’EGSG doit faire son mea culpa, assumer la responsabilité de ses erreurs passées et présenter un plan clair et efficient pour l’avenir. Le devoir serait d’adopter une approche plus personnalisée, notamment en reconnaissant les supporters de longue date, en partageant des histoires inspirantes et en montrant une compréhension réelle des préoccupations des fans, ce qui peut contribuer à restaurer une confiance plus que capitale en ces moments critiques. Un feedback par le passé, et plus exactement lors du dernier séjour en Ligue 1, laisse admettre que ce comité directeur n’a pas retenu la leçon, en commettant les mêmes erreurs. La leçon n’a pas été retenue, et ce passage dans la cour des grands risque d’être écourté. En attendant, les responsables se trouvent face à un chantier complexe : il s’agit de renflouer les caisses et apporter des garanties à Jihed Zarrouk, nouvellement intronisé. Il y va de la stabilité du club, mais en traitant ces aspects de la politique de gestion, El Gawafel peut espérer reconstruire sur des bases saines, renouer avec les inconditionnels et restaurer l’identité communautaire qui a été érodée au fil du temps.