Accueil A la une BAB SOUIKA- BAB LAKOUES: L’enthousiasme n’est pas au rendez-vous

BAB SOUIKA- BAB LAKOUES: L’enthousiasme n’est pas au rendez-vous

 Si tout a été mis en œuvre pour faire réussir cette nouvelle expérience démocratique à travers la mobilisation des autorités locales, la diffusion de spots télévisés et l’organisation de campagnes électorales dans les imadas — la plupart des candidats ont même opté pour le porte-à-porte pour se faire connaître des citoyens — cette initiative n’a, pourtant, pas suscité l’engouement souhaité auprès des électeurs.


Hier, les citoyens ont eu l’occasion encore une fois d’exercer leur droit de vote en se rendant aux urnes pour choisir leurs représentants locaux. Cette échéance électorale est, cette fois-ci, d’autant plus importante qu’elle représente un nouveau palier dans la consolidation de la gouvernance locale, ainsi qu’une opportunité offerte aux citoyens de faire entendre leurs voix et leurs doléances par le biais de l’exercice le plus démocratique qui soit: le vote.

Jalon essentiel dans le déroulement du processus de décentralisation, ce scrutin vise, en effet, à asseoir les bases de la démocratie locale et impliquer davantage aussi bien les autorités locales que les citoyens dans les prises de décision et les politiques relatives à la gestion des affaires locales.

D’ailleurs, l’organisation de ces échéances électorales a été précédée par une étape importante, à savoir celle du découpage territorial en 2155 circonscriptions électorales dont relèvent les 7.205 candidats en lice (dont 1028 à mobilité réduite) parmi lesquels seront élus les représentants qui feront partie des 279 conseils locaux qui seront instaurés à travers tout le territoire et qui veilleront à la désignation des membres du conseil national des régions et des districts.

Si tout a été mis en œuvre pour faire réussir cette nouvelle expérience démocratique à travers la mobilisation des autorités locales, la diffusion de spots télévisés et l’organisation de campagnes électorales dans les «imadas» — la plupart des candidats ont même opté pour le porte-à-porte pour se faire connaître des citoyens — cette initiative n’a, pourtant, pas suscité l’engouement souhaité auprès des électeurs.

Pas de file d’attente

Aux premières heures du démarrage des élections locales, malgré l’agréable éclaircie matinale de ce dimanche, les centres de vote dans le centre-ville ont vu venir peu de votants pour accomplir leur devoir de citoyen. A Bab Souika, le choix des autorités locales s’est porté sur l’école El Biga aménagée en centre de vote.

Sur la façade de l’établissement, les programmes des deux candidats en lice Yamina Ben Chanouf et Yassine Troul qui représentent le district local de Tronja ont été placardés depuis plusieurs jours. Devant la porte du centre de vote sur laquelle sont affichés les horaires de démarrage et de clôture du scrutin, des agents de police et des soldats veillent à ce que rien ne vienne perturber le bon déroulement du scrutin.

A l’intérieur, la chef du centre, Zakia Boughanmi qui était là aux aurores pour veiller à ce tout soit en place avant le démarrage des élections accueille affablement les premiers électeurs qu’elle oriente vers les salles de vote. «En tant que chef de centre, je dois assurer la coordination entre les agents du centre de vote, les représentants de l’Isie et les observateurs.

C’est moi qui dois veiller à ce que les salles soient convenablement numérotées et que les urnes et les isoloirs soient bien placés. Je dois également m’assurer que tout se déroule convenablement à l’intérieur et à l’extérieur des bureaux de vote». Jetant un coup d’œil dans les salles, la responsable du bureau de vote est obligée d’«intervenir pour mettre fi n à une discussion animée entre deux observateurs.

L’un aurait reproché à l’autre d’avoir aidé un électeur à vérifier son code et à se rendre dans la salle de vote alors que cela constitue une infraction à la loi. En milieu de matinée, les premiers électeurs ont commencé à sortir des bureaux de vote.

Le doigt recouvert d’encre, Yasser élève en troisième année lettre est content d’avoir exercé son droit de vote. «J’ai voté dans l’espoir de voir un jour les conditions de vie s’améliorer dans le quartier dans lequel je vis», a souligné le jeune homme. Moncef, un septuagénaire retraité habitant à Bab Souika a tenu également à voter pour l’un des candidats en lice. «En fait je ne les connais pas très bien et je n’ai qu’une vague idée de leur programme.

Mais si je suis venu c’est parce qu’il s’agit d’une nouvelle expérience qui augure un changement en faveur de la démocratie. Je soutiens cette nouvelle initiative».

Soutenir l’initiative du Président de la République

A dix heures, pas de grande affluence non plus, ni de fi le indienne à l’établissement primaire Sidi Aloui situé à Bab Lakoues. Dans la cour où sont affichées les listes des candidats, les quelques rares électeurs qui se sont présentés s’enquièrent auprès du chef de centre du numéro de la salle dans laquelle ils vont voter.

Mounira, secrétaire dans une société privée tape son numéro de carte d’identité sur son téléphone portable afin d’accéder aux informations relatives au bureau de vote dans lequel elle doit se présenter. «J’espère que le candidat pour lequel je vais voter trouvera une solution au problème des déchets qui s’amoncellent dans notre district», note-t-elle avec un brin d’enthousiasme dans la voix. Posté à l’entrée de l’établissement, Salah Ouni, le chef du centre est là depuis cinq heures. «Il fallait que tout soit en place avant l’ouverture du centre de vote. Jusqu’à maintenant, une trentaine d’électeurs se sont présentés.

L’affluence est tout juste moyenne. Je pense que d’ici l’après-midi, le nombre des votants augmentera». A l’établissement primaire de la rue de Marseille, les agents du centre de vote attendent dans le hall que les électeurs se présentent pour les aider à trouver la salle dans laquelle ils vont voter. Mais l’affluence est très faible en milieu de matinée. Seuls une vingtaine d’électeurs se sont présentés pour voter. Ouvrier sur un chantier, Sadok Abderrahim affirme être venu «pour soutenir l’initiative du Président de la République».

«Je ne connais aucun des candidats. J’ai choisi au hasard l’un d’entre eux. C’est surtout pour soutenir cette nouvelle expérience impulsée par le Président de la République que j’ai décidé de vote». Rencontrée sur place, Sahar, étudiante en lettres, espère, par contre, que l’élection des représentants locaux contribuera à améliorer les conditions de vie dans les quartiers et les cités. «J’espère que les candidats élus proposeront des solutions pour améliorer l’infrastructure dans les villes».A noter que les résultats préliminaires de ce premier tour seront annoncés le 27 décembre prochain par l’Isie.

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