Accueil Economie Supplément Economique Riadh Azaiez, président de la Chambre des conseillers à l’export de l’Utica, à La Presse : “Il nous appartient de reconstruire les voies d’échanges terrestres en Afrique subsaharienne”

Riadh Azaiez, président de la Chambre des conseillers à l’export de l’Utica, à La Presse : “Il nous appartient de reconstruire les voies d’échanges terrestres en Afrique subsaharienne”

 

Pour la Tunisie, mettre le cap sur le marché subsaharien n’est rien d’autre qu’un retour aux sources.

Selon Riadh Azaiez, président de la Chambre des conseillers à l’export relevant de l’Utica, de nombreuses entreprises tunisiennes lorgnent le marché africain. “Un nombre assez important d’entreprises tunisiennes a atteint, aujourd’hui, un niveau de croissance et de maturité au point d’envisager le plus sérieusement du monde de s’installer sur le marché subsaharien. Le marché tunisien ne représente que 12 millions de consommateurs, alors que notre continent offre un espace de 1,3 milliard. Donc l’intérêt pour ce nouvel espace, que ce soit en vue de gagner des points de marché, ou en vue de s’approvisionner en matières premières, est réel”, a-t-il souligné dans une déclaration à La Presse. Cependant, l’expert affirme qu’ il y a des préalables à mettre en place. “Le ministère et les autorités tunisiennes d’une manière générale sont en train de changer de paradigme. Nous sommes en train de nous libérer des schémas classiques. Une nouvelle approche pragmatique libérée de toutes les contraintes extérieures est en train de faire son chemin. C’est une nouvelle donne qui tient compte de l’évolution de la géopolitique dans le monde et sur notre continent en particulier. De manière classique nous avons essayé de nous positionner, pendant des années en tant qu’exportateur, la nouvelle approche consiste à considérer , grâce aux différents programmes et structures mis en place par le Comesa et la Zlecaf, le marché africain comme un marché naturel”, a-t-il poursuivi.

Déployer une stratégie réfléchie

Selon l’expert, la Tunisie est en train de se décomplexer par rapport à son marché naturel. “Nous devons penser à accueillir des conseillers subsahariens comme nous devons utiliser à bon escient notre réseau de conseillers à l’export qui compte plus d’une centaine de spécialistes implantés au moins sur une dizaine de pays subsahariens. D’ailleurs, dans certains pays, il n’y a ni représentation diplomatique, ni représentation du Cepex”, a-t-il enchaîné. Et le spécialiste de préciser : “La Tunisie devrait exploiter ces conseillers pour envisager d’installer des têtes de pont tunisiens, de leur donner les moyens de réunir des données par rapport à ces marchés et pourquoi pas d’ouvrir des comptoirs commerciaux. Cinq cents ans avant Jésus Christ, Carthage a installé des comptoirs le long des côtes méditerranéennes et le long de l’Océan atlantique jusqu’à l’actuel Golfe de Guinée. Donc cette approche du marché subsaharien n’est pas nouvelle pour nous. Certes, depuis le XVIe siècle, les colons européens ont cassé les voies d’échanges terrestres en Afrique subsaharienne. Aujourd’hui, il nous appartient de les reconstruire”, a-t-il affirmé. Azaiez a, en ce sens, salué la stratégie du ministère du Commerce qui consiste à considérer le poste frontalier Ras Jedir comme une tête de pont permettant un retour sur l’Afrique subsaharienne par la voie terrestre via la Libye. Car ce pays voisin partage ses frontières avec le Niger et à partir du Niger, les opérateurs peuvent atteindre les pays subsahariens enclavés.

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