Accueil Société Se soigner par les plantes : Naturel ne signifie pas sans danger !

Se soigner par les plantes : Naturel ne signifie pas sans danger !

 

Selon l’OMS (Organisation mondiale de la santé), le marché mondial des plantes médicinales représente actuellement plus de 60 milliards de dollars par an. Elles constituent ainsi le traitement médical le plus utilisé.

La phytothérapie est une médecine traditionnelle ancestrale et naturelle qui utilise les plantes pour apaiser et prévenir de nombreux maux. D’ailleurs, les premiers textes connus de la médecine par les plantes remontent à 3000 et 1500 ans avant notre ère. Les humains ont donc utilisé les ressources du monde végétal environnant depuis la nuit des temps pour se soigner.

Infusion ou lotion

Depuis quelques années, cette pratique revient sur le devant de la scène même dans les pays les plus développés. Selon l’OMS (Organisation Mondiale de la Santé), le marché mondial des plantes médicinales représente actuellement plus de 60 milliards de dollars par an. Elles constituent ainsi le traitement médical le plus utilisé.

En Tunisie, cette médecine traditionnelle est toujours en vigueur. Il s’agit de mélanges dosés pour chaque patient et que l’on prépare le plus souvent, selon les cas, sous forme d’infusion ou de lotion. Les indications vont des rhumes et maux de gorge jusqu’aux cancers, en passant par les pathologies psychiatriques et neurologiques.

Si les plantes sont massivement employées dans notre pays, ceci est surtout lié au coût élevé des médicaments chimiques ou à leur efficacité limitée à guérir certaines pathologies graves ou avancées. Ces plantes peuvent être cueillies directement dans la nature, achetées chez les herboristes, dans les épiceries du coin et les grandes surfaces ou parfois même sur Internet.

Quelle efficacité?

Avec l’avancée de la science, il a été possible de prouver l’efficacité de certaines plantes médicinales en  cherchant des extraits actifs qui auraient un véritable effet thérapeutique. Les laboratoires se sont ainsi largement servis de l’immense réservoir de la chimie végétale et plus d’un tiers des médicaments qu’on retrouve dans les pharmacies proviennent à l’origine des plantes. La molécule est soit utilisée à l’état pur ou modifiée par un chimiste. Il existe alors un lien étroit entre les médicaments classiques et la phytothérapie.

Cependant, une partie importante des remèdes de grand-mères repose sur des croyances, pour ne pas dire des mythes. Aucun effet thérapeutique réel n’a été démontré scientifiquement pour un grand nombre de recettes et de pratiques traditionnelles. Un effet psychique, peut-être ?

Intoxication par les plantes, un danger potentiel

Les ennuis de santé dus aux pratiques anarchiques et non contrôlées de la médecine traditionnelle sont loin d’être négligeables. S’ils sont issus d’une matière première naturelle, les produits à base de plantes sont considérés à tort comme non dangereux. Les gens y ont alors recours dans divers contextes. Or, c’est une opération délicate et il existe bien des précautions d’emploi, car naturel ne signifie pas forcément bénéfique.

En effet, connaître le nom d’une plante n’est pas suffisant.  Ses différentes parties, à savoir les feuilles, les tiges, les fruits et les graines peuvent avoir des propriétés distinctes. Une bonne connaissance en la matière est nécessaire. Le dosage demande également une grande maîtrise. Si, comme on vient de le citer, l’efficacité de la phytothérapie est bien prouvée, alors, comme toute substance active, c’est-à-dire qui a un effet sur l’organisme, il y a  certainement de potentiels effets secondaires et des interactions avec d’autres médicaments et le surdosage peut être aussi délétère.

L’engouement de plus en plus marqué des Tunisiens pour la médecine naturelle les amène parfois à la consommation de plantes toxiques, souvent conseillées de bouche à oreille, comme l’éphédrine réputée à tort comme étant un remède anticancéreux miracle. C’est le Centre antipoison (CAP) de Tunis qui rapporte régulièrement de nombreuses intoxications végétales. L’ingestion ou même, dans certains cas, un simple contact avec la peau peut produire une réaction chez les personnes sensibles. Les effets d’un tel empoisonnement peuvent causer des problèmes sérieux et parfois la mort.De plus, la Tunisie compte 2. 828 espèces et sous-espèces de plantes, dont un grand nombre n’est pas encore étudié au niveau médical. Elles font aujourd’hui l’objet de travaux scientifiques dans plusieurs centres universitaires pour être répertoriées et analysées. Pourtant, elles sont vendues et consommées en masse.La réglementation tunisienne sur la culture et la vente des plantes destinées à l’usage médical doit donc être considérablement renforcée concernant la nature et la qualité. Il faut savoir que la plupart des plantes utilisées anarchiquement en médecine traditionnelle ne sont pas cultivées et sont directement prélevées dans la nature.

Mieux vaut donc se procurer des produits recommandés par des praticiens connus et ne jamais se fournir des informations médicales via des sources non spécialisées.

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