Justice, sécurité, égalité des chances, économie, entreprises publiques et politique internationale. Tout a été passé en revue à travers les audiences accordées aux membres de l’exécutif.
La nouvelle année 2024 semble démarrer sur les chapeaux de roues au sommet de l’Etat, avec des activités qui touchent ou presque tous les aspects de la vie du citoyen. Dénominateur commun, la lutte contre la corruption et la défense du rôle social de l’Etat à travers la gestion des affaires du pays.
Ainsi, comme à son habitude, le Chef de l’Etat aborde, à travers les audiences accordées aux membres du gouvernement, les questions d’ordre politique, économique, social, sécuritaire et judiciaire. Les derniers développements de la situation dans la bande de Gaza ont occupé un volet important des activités présidentielles.
Le mercredi 3 janvier, le Président de la République a eu des séances de travail avec le Chef du gouvernement, Ahmed Hachani, le ministre de l’Intérieur, Kamel Feki, la ministre des Finances, Sihem Nemsia, et la ministre du Commerce, Kalthoum Ben Rejeb, la ministre de la Justice, Leïla Jaffel, et le ministre des Affaires étrangères, de la Migration et des Tunisiens à l’étranger, Nabil Ammar.
Des cahiers des charges confectionnés sur mesure
Avec le Chef du gouvernement, le Président Kaïs Saïed a mis l’accent sur la nécessité de revoir avec minutie la teneur des cahiers des charges devant régir les conditions d’exercice des activités économiques. Des textes qui ne sont pas parfois conformes à l’esprit d’équité et à l’égalité des chances des postulants potentiels, lesdits cahiers ont été préalablement « confectionnés » sur mesure ou presque, pour servir certains lobbies, aux dépens d’autres parties parfois plus méritantes.
Le communiqué de la Présidence précise encore qu’une fois les conditions d’octroi des éventuels marchés sont légalement remplies, il est « demandé aux bénéficiaires de servir l’usager dans les meilleurs délais… ».
Recevant le ministre de l’Intérieur, le Chef de l’Etat a tenu à rappeler que tous les citoyens tunisiens, sans exception aucune, sont égaux devant la loi, d’où l’impératif de ne tolérer aucun manquement.
Le rôle social de l’Etat
En cette même journée, le Président de la République a réitéré son plaidoyer en faveur du rôle social de l’Etat, afin d’être fidèle au combat qu’il mène en faveur des plus démunis, en cette circonstance qui rappelle les émeutes du pain de janvier 1984, déclenchées à la suite de la levée des subventions des céréales et dérivés.
Evoquant ensuite les cas de la Société tunisienne de sidérurgie (El Fouladh) et de la Société tunisienne de l’industrie laitière (Stil), le Président Saïed a insisté sur l’impératif « d’assainir les entreprises publiques et de les protéger contre les « prédateurs » qui veulent les mettre en faillite », avant d’enchaîner que l’Etat doit être équitable et ne compte pas s’ériger en ennemi contres les riches, et les hommes d’affaires, précisant que l’Etat protégera ceux qui gagnent leur fortune par leur travail et labeur et conformément aux lois.
Traitant ensuite des affaires devant la justice, le Chef de l’Etat a fustigé la lenteur constatée dans certains dossiers en suspens depuis des années. «Il est temps de trancher au plus vite les affaires en instance devant les tribunaux depuis plus d’une décennie», lit-on dans le communiqué de la présidence de la République.
Le Président Saïed a rappelé aux magistrats d’assumer leur « responsabilité historique d’assainir le pays des réseaux mafieux et tentaculaires qui n’ont de cesse de gangrener le pays dont certains sont parfois inféodés à l’étranger… ».
Cibler les leaders palestiniens, une ancienne pratique sioniste
Le volet de la politique internationale n’est pas en reste. C’est ainsi qu’en recevant Nabil Ammar, le Chef de l’Etat a déploré les derniers assassinats perpétrés par l’entité sioniste qui, incapable de réaliser des percées déterminantes sur le terrain, procède à l’élimination des chefs et aux bombardements de la population palestinienne, en assurant qu’un génocide est en train de se perpétrer en Palestine devant le monde entier qui vise l’existence même d’un peuple tout entier.
Le Président Kaïs Saïed a donné un aperçu des multiples attentats et assassinats ciblant des personnalités palestiniennes dont d’éminents dirigeants, à savoir les Kamel Adwen, Kamel Nasser, Abou Youssef al-Najjar, Abou Hassen Salama en 1979, ou encore Khalil Wazir « Abou Jihad » lâchement assassiné en Tunisie en 1988, Ghassen Kanafani, membre du Bureau politique du Front populaire de libération de la Palestine, et son porte-parole et Abou Iyad Salah Khalef, tué à Tunis, et Mohamed Zouari à Sfax.