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L’essentiel | PME : Un nouveau seuil inquiétant

 

Les PME, fragilisées, se heurtent à des défis de taille. Face à une conjoncture économique difficile, l’absence de mesures de soutien et d’accompagnement est d’autant plus alarmante. Les opérateurs économiques tirent la sonnette d’alarme appelant à une révision urgente de la politique gouvernementale en faveur de ces entreprises, pivot de l’économie nationale et moteur essentiel de la création d’emplois.

Le monde actuel traverse moult chocs économiques qui s’installent dans la durée. Une réalité avec laquelle doivent composer les PME qui représentent près de 90% du tissu économique tunisien et sont confrontées à différents obstacles, tels que le financement. Le nombre de faillites des entreprises a enregistré un nouveau seuil inquiétant dans un contexte de pressions et de crises successives.

La PME est initialement fébrile, faisant face à des problèmes financiers, stratégiques et organisationnels. Tout objectif économique ne peut s’atteindre qu’avec une PME pérenne et apte à faire face aux chocs économiques.

D’après les statistiques dévoilées par Abderrazek Houas, porte-parole de l’Association tunisienne des petites et moyennes entreprises (Anpme), environ 200.000 PME sont en faillite en 2023 contre 120.000 en 2022. De même, 74.188 Tpme (très petites entreprises ou moyennes entreprises) ont fait faillite entre 2019 et 2021, selon les derniers chiffres publiés par l’INS. Par ailleurs, le taux de mortalité des Tpme a atteint 39%, selon les calculs de l’INS et 43% selon l’Anpme.

Selon la même source, les ¾ des sociétés n’ont plus de ressources de fonds de roulement, en se référant aux dernières statistiques de l’association.

Le porte-parole a souligné que « si la croissance est actuellement en baisse, c’est parce que le moteur économique que sont les Tpme est en panne, et cela à cause de trois chocs (la pandémie du Covid-19, la hausse exorbitante du Taux directeur et par extension du TMM puis la guerre en Ukraine). Et d’ajouter que  l’augmentation du nombre des chèques sans provision est un élément parmi les raisons qui ont conduit à la faillite des entreprises. La loi actuelle sur les chèques est en train de détruire les Tpme et les entraîne vers la faillite ou de les faire fuir vers le marché parallèle ».

Faut-il rappeler que dans une circulaire, en date du 15 décembre dernier, la Banque centrale de Tunisie a prolongé d’une année la bonification par l’Etat de l’intérêt des crédits octroyés aux PME. Il s’agit d’une prise en charge du différentiel entre le TMM et les crédits pour investissement accordés aux PME. Cette bonification sera dans la limite de 3 points et la marge ne devrait pas dépasser les 3,5 %. Elle a été accordée, en 2019, au profit des PME exerçant dans le secteur de l’agriculture et les secteurs productifs, à l’exclusion des secteurs du commerce, des finances, de la promotion immobilière, de l’énergie et des mines, et pour les crédits d’investissement, pour la création ou l’extension comprise entre 150.000 et 15 MDT, qui restera ainsi valable jusqu’à fin décembre 2024.

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