La chronique judiciaire

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4 ans de prison pour un revenant des zones de conflit

La Chambre criminelle près le Pôle judiciaire de lutte contre le terrorisme a statué, vendredi 12 janvier 2024, sur le cas de trois accusés dont le principal est un « revenant » des zones de conflit, adepte de l’organisation terroriste Daech en Syrie.

Les différentes péripéties de cette affaire font ressortir que le prévenu avait été arrêté dans la ville de Gaziantep, en Turquie, en 2014. Il était soupçonné de vouloir rejoindre les rangs de Daech.

Après avoir purgé sa peine, il a été rapatrié en Tunisie pour être appréhendé, selon son avocat, par la police au moment où il cherchait à se faire délivrer un passeport.

Les trois autres accusés ont été interrogés, mais les interrogatoires n’ont pas été concluants. Confronté à des preuves, en l’occurrence des photos, le montrant en compagnie d’éléments terroristes appartenant à Daêch, le principal prévenu s’est muré dans un silence total, en déniant toute appartenance à des mouvements radicalisés ou à des réseaux extrémistes.

Après délibérations, la Cour a condamné le principal accusé à quatre ans de prison.

L’épouse d’un ancien candidat à la présidentielle mise en examen

Le ministère public près le Tribunal de première instance de Tunis a émis un mandat de dépôt à l’encontre de l’épouse d’un ancien candidat à l’élection présidentielle, en vertu d’un avis de recherche lancé par ledit Tribunal, après qu’il s’est avéré qu’elle faisait l’objet d’un jugement par contumace la condamnant à six ans de prison pour adhésion à un mouvement terroriste.

Après sa récente arrestation, elle a été déférée devant le parquet et mise en examen. La date de son procès devra être dévoilée au cours de ce mois de janvier 2024.

A noter que l’accusée continuait à avoir des contacts avec ses deux filles actives dans des réseaux terroristes de Daech en leur envoyant, également, des sommes d’argent.

Arrestation d’une avocate en possession de quantités importantes de drogue

Le ministère  public près le Tribunal de première instance de Tunis a autorisé les agents de l’Unité principale de lutte contre la drogue à maintenir une avocate et un de ses proches en garde à vue pour des soupçons de trafic de drogue suite à la découverte de quantités de cannabis chez elle.

Les éléments du dossier font ressortir que les agents de la Brigade de lutte contre le trafic de drogue à El Aouina ont obtenu des renseignements signalant qu’un jeune des quartiers de la vieille Médina de Tunis détiendrait d’importantes quantités de drogue. Les agents des stups ont découvert dans sa voiture plus d’une vingtaine de « plaques » de cannabis, tout en découvrant qu’il était en relation avec une avocate.

Les agents se sont alors rendus à l’appartement de l’avocate où, après une fouille minutieuse, ils ont découvert et saisi plus de trente plaques de cannabis (zatla).

Etudiant aux USA et fils de médecins, un jihadiste au profil particulier

La Chambre criminelle près le Tribunal de première instance de Tunis, chargée des affaires de terrorisme, a statué, mardi 9 janvier 2024, sur le cas d’un élément radicalisé qui avait attaqué des agents de sécurité à l’aide d’une arme blanche de gros calibre (satour) en plein avenue Bourguiba à Tunis.

Selon les éléments du dossier, il ressort que le prévenu est né de parents médecins de leur état, a étudié aux Etats-Unis d’Amérique, avant de visiter la Russie et plusieurs pays arabes. Autant dire qu’il ne correspond pas aux profils « ordinaires » des jihadistes.

Le même dossier révèle que le jour des faits en 2021, l’assaillant, résidant dans l’une des villes de la région du Sahel, s’est déplacé à Tunis à bord d’une voiture pleine d’armes blanches et d’un fusil dont il s’est débarrassé près du cimetière El Jellaz, avant de se rendre à l’avenue Habib-Bourguiba où il s’est attablé dans un café de la place. Vers 16 heures, il a couru vers le siège du ministère de l’Intérieur après avoir sauté au-dessus des barrières pour tenter de forcer l’entrée où un des agents a réussi à le toucher au niveau des jambes, ce qui a conduit à son transfert à l’hôpital et à son arrestation.

L’accusé a avoué, lors de son interrogatoire, qu’il avait l’intention, au départ, d’intercepter une ronde de policiers pour les tuer.  Il a ajouté qu’il appartient à une famille aisée, mais qu’il passait par une dépression nerveuse et qu’il était sous traitement médical. L’avocate chargée de sa défense a indiqué dans son plaidoyer que son client souffrait de perturbations psychologiques, qu’il avait tenté de se suicider par le passé à quatre reprises, qu’il s’était converti au christianisme et qu’il avait essayé de convaincre sa sœur de faire de même. A l’issue des plaidoiries et délibérations, la Cour a décidé de condamner l’accusé à perpétuité.

Moufida Chargui
Traduit par Noureddine Hlaoui

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