L’équipe de Tunisie a joué avec le feu en n’assurant pas sa qualification dès les deux premiers matches. Le rachat sur le fil est quand même possible malgré la forte adversité avec une Afrique du Sud qui caresse le même objectif
Pour ce troisième et dernier match du Groupe E, Jalel Kadri et ses joueurs vont s’attaquer à un challenge colossal. Battre l’Afrique du Sud pour éviter au terme de la première phase de cette CAN une humiliante élimination et un retour précoce au pays. Il faudra au sélectionneur national savoir composer avec ce grand objectif, gérer et évacuer la lourde pression qui pèse sur les épaules et redonner une organisation parfaite et une solidité à toute épreuve à l’équipe qui doit mener la dure bataille sur le terrain. La première condition pour que Jalel Kadri ne perde pas le plus gros défi de son passage à la tête de la sélection, c’est de ne pas se tromper sur la nature du combat à mener. En effet, Il n’ y a pas photo entre l’Afrique du Sud battue par le Mali lors du match d’ouverture (0 -2) et celle qui n’a fait qu’une bouchée (4 à 0) de cette même Namibie parvenue à piétiner notre team national. Avec ce retour tonitruant des Bafana Bafana dans le deuxième match contre les Brave Warriors, le rapport de force est devenu différent. Un match nul suffira aux Sud-Africains pour terminer deuxième du groupe et passer en huitièmes si la Nambie ne crée pas la surprise de battre le Mali. Par contre, une victoire est impérative aux Aigles de Carthage pour terminer deuxièmes en cas de défaite des Namibiens par n’importe quel score ou des Maliens par au moins deux buts d’écart contre un large succès des Tunisiens. Les résultats des derniers matches du Groupe A et du Groupe B, avec deux troisièmes avec moins de 4 points, ont rassuré définitivement Jalel Kadri et ses hommes quant à la possibilité de figurer parmi les quatre repêchés pour les huitièmes par une courte victoire sur les Sud-Africains en cas de match nul entre le Mali et la Namibie.
Aucun droit à l’erreur
Jalel Kadri sera confronté au même dilemme et casse-tête tactique du deuxième match contre le Mali. Il devra trancher entre entrer dès le départ dans le vif du sujet, presser haut au risque de se jeter dans la gueule du loup, ou chercher à briguer les trois points de la délivrance avec prudence, patience et intelligence. Son choix devra cette fois être bien équilibré. Il lui faudra de l’audace pour poser plus de problèmes à son adversaire dans sa zone et multiplier les opportunités de marquer, mais aussi un équilibre défensif à préserver. On ne lui pardonnera pas cette fois tout mauvais casting dans le onze de départ ou des changements tardifs et non judicieux en cours de jeu. Quand on a besoin du résultat, il faudra mettre de la vitesse dans la transition, de la générosité, de l’agressivité et de la variété dans les actions. La deuxième mi-temps des Pharaons égyptiens contre les capverdiens pour revenir dans le match et marquer deux buts après avoir été surpris en fin de la première période est une prestation-référence.
Avec une vraie pointe en attaque
Tous les joueurs tunisiens sont appelés à jouer pleinement leur rôle pour contribuer à passer cette épreuve. Du gardien Béchir Ben Saîd qui doit garder sa cage inviolée à l’avant-centre Seifeddine Jaziri, l’option la plus pressentie pour couper avec cette formule d’attaque plate sans fer de lance à la pointe du combat, en passant par des latéraux qui défendent bien, mais qui ne rechignent pas à leur boulot offensif (Kechrida même pas au top plutôt que Yann Valery qui a peu de matches dans les jambes et Abdi ), par un milieu solide et travailleur dans la possession et la conservation de la balle (Skhiri, Laidouni, Ben Slimane), par un pion-clé infatigable et pesant sur le couloir gauche (Achouri ) et un joueur station derrière l’attaquant de pointe (Msakni au départ et Rafia comme option en cours de jeu ou l’inverse ), la Tunisie a les bons atouts pour vaincre et effacer l’ardoise des deux premiers matches. Ce ne sera pas facile, ça se jouera sur des petits détails mais la confiance en nos moyens doit être de mise dès le coup d’envoi d’un match qu’il faudra remporter pour revenir de très loin.